Rédania

Rédania est une île de petite taille, environ dix kilomètres sur cinq. De plus la jungle tropicale épaisse qui la recouvre, le climat passablement dur à supporter, la montagne en son centre et la quasi absence de ressources n'ont pas plaidé pour sa colonisation.
En plus elle est l'île la plus lointaine de l'archipel.
Il n'y avait à priori aucune raison pour que la flotte sécessionniste en fasse sa base principale. Seulement ce que beaucoup ignore c'est qu'il y a plusieurs milliers d'années, une fissure à sectionné l'île en plein milieu, entraînant l'ouverture d'une faille assez profonde. Les montagnes, à l'époque particulièrement haute pour un bout de machin comme ça, se sont effondrées et ne dépasse pas les cents mètres de haut. Toutefois la végétation qui recouvrait déjà l'île c'est maintenu en place, et une gigantesque couverture végétale couvre cette balafre, trônant à quelques deux cent mètres de hauts.

Lorsque la flotte rebelle l'a découverte, les généraux ont tout de suite vu le potentiel de cette cache et des aménagements mineurs ont permis de s'en servir comme base d'attache, pouvant facilement abriter toute la flotte en la camouflant au regard.
Bien sur l'entrée se fait de nuit, pour éviter d'être repéré bêtement.


Le cargo se rapproche de l'île isolée, et vous voyez alors de plus en plus de signes de présence militaire. Lorsque les deux bateaux s'engagent sous les branchages, vous pouvez apercevoir plusieurs équipes de guetteurs installé sommairement sur les plus épaisses des branches, vous surveillant attentivement.
Vous arrivez alors dans une gigantesque faille où sont amarrés plus d'une quinzaine de bateaux de guerre, le plus imposant se dressant fièrement au-dessus des autres, d'énormes canons hérissé vers le ciel et des plate-formes de décollages installées sur ses flancs. Vous vous dirigez toutefois vers un bateau plus petits mais servant de centre de commandement mobile au vu des nombreuses insignes clairement voyantes.

Il vous reste encore quelques minutes de trajets pour atteindre votre rendez-vous.

Marine était sortie de sa cabine lorsqu'on avait annoncé qu'ils étaient arrivés. Elle tomba littéralement à genoux, la bouche grande ouverte, en voyant dans quelle endroit elle était maintenant. Elle se demandait encore une fois dans quoi elle s'était embarquée...elle qui était juste partie rendre visite à ses parents -dont elle priait qu'il ne leur ait rien arrivé-, et la voici maintenant sur une île dans laquelle se trouvait cachée de véritable vaisseau de guerre.
Elle se sentait perdue dans toute cette masse.

Simon faisait le tour du bateau histoire de l'inspecter et de tuer le temps avant d'arriver au centre de commandement. Il se doutait que les officiers allaient tirer la gueule quand ils verraient ce qu'il avait ramené mais il s'en fichait pas mal, la flotte manquait de navire logistiques de cette taille. Avec quelques aménagements ce cargo pourrait s'avérer très utile.

Il aperçut la jeune fille qui faisait partie de tout ça, un peu involontairement de ce qu'il avait appris au près du chasseur de prime. Elle était sur les genoux, et il s'approcha.

-Eh ? Ça va ?

Marine regardait, contemplait même tout ce qui se trouvait autour d'elle. Elle était minuscule elle face à cela, faible, et surtout perdue. Des pas se rapprochèrent, elle n'y fit tout d'abord pas attention, mais une voix vint lui demander si elle allait bien.

-Euh...oui...je suis facilement impressionnable, et j'ai du mal à garder mon calme face à tout ce qui m'est arrivé depuis...

Lothar sortit de sa cabine, il vérifia qu'il avait bien toutes ses armes sur lui, puis sortit .Il ne s'attendait pas du tout à ça, des bateaux de guerre partout, des canons hérissaient pointaient le ciel, ils avaient bien caché leurs jeux les petits joueurs .Il s'étira puis partit rejoindre les autres, il vit l'un des nouveaux arrivants parler à Marine, qui semblait avoir un problème .Il se dirigea vers eux, puis sur un ton calme mais méfiant demanda:

-Qu'est- ce qu'il se passe ici ?Un problème ?

-Elle a l'air dépassé par les évènements.

Simon aida la jeune femme à se relever et à s'appuyer au bastingage.

-Il va falloir vous y faire, je doute qu'on vous laisse partir maintenant que vous connaissez notre cachette.

Marine resta silencieuse un moment, puis répondit :

-je m'en doute bien...même si c'est assez soudain de se retrouver dans l'armée comme cela...

-Je comprends, mais essayez de relativiser les choses, votre entrée est moins brusque que celle de certains pauvres conscrits qui ont été littéralement catapulté sur le front lors de la guerre.
Et, au vu de votre carrure, ça m'étonnerait que vous finissiez en première ligne.

Marine soupira.

-Je vous croie...j'ai juste peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'on va me demander de faire...

Lothar écouta toute la conversation puis, ne put s'empêcher de soupire à son tour, il comprenait le malheur de cette femme .Mais ne pouvait rien pour elle...

-Je ne pense pas non plus qu'on vous envoie en première ligne, vous nous serrez beaucoup plus utile comme médecin ...

Dit- il en pensant la consoler un peu ...

Marine pâlit tout à coups. Médecin, elle ne méritait pas cette appellation. Elle n'avait fait que deux ans d'étude à peine, et à 20 ans, on allait lui demander d'opérer des soldats mortellement blessé. Cette idée ne lui plaisait, elle ne se sentait pas encore assez prête.

-C'est vrai, vous avez raison...mais, je n'ai fait que deux ans d'études...j'ai peur qu'on me demande quelque chose au dessus de mes capacités.

Ricco avait observé la flotte de guerre en fumant tranquillement une cigarette. La gloire de l'armée Gydéenne dans toute sa splendeur. Il se jura que les hérétiques seraient chassés de ce monde et de tout le systeme.

Il entendait sur le pont en-dessous des gens discuter. Ils semblaient essayer de consoler la dénommée Marine. Il tira une dernire bouffée de sa cigarette puis jeta le mégot avant de descendre au pont inférieur. Il arriva en vue du groupe où la jeune femme se tenait à genoux.

"Survivre au front sans en avoir des capacités est pratiquement impossible. Alors vous trouverez de quoi vous battre correctement ou vous finirez comme tant d'autre avant vous, asséna-t-il d'un ton sec. Mais rassurez-vous, la peur est un bon stimulant et nous ne combattons que des humains. Vous avez vos chances."

-La place d'un médecin n'est pas au front je vous rappelle, sergent-instructeur.

Cette façon de tyranniser les gens ne plaisait vraiment pas à Simon, qui se réservait pour l'instant sur son jugement.
Il se retour na à nouveau vers la gamine.

-Ne vous en faites pour votre niveau, tout ce qu'on vous demandera ce sera de réparer quelques plaies et des membres cassés. C'est dans vos cordes je suppose ?

Lothar ignorait le nouveau venu, qui semblait être un abruti, doublé d'une ordure, mais ce n'était qu'une première impression .Il tapota gentiment le dos de l'étudiante, puis lui dit sur un ton qui se voulait être gentil:

-De toute façon nous serons là pour vous aider ...

Ce qui n'était pas faux, techniquement Lothar et elle, faisait partit du groupe de Forix.

"Votre mémoire vous joue des tours Simon. Dois-je vous rappeler le nombre de soldats que les médics sauvent chaque jour au beau milieu des combats en bravant tous les dangers? Vous devriez leur montrer un peu plus de respect car un jour votre vie reposera peut-être sur les compétences et le courage de l'un d'entre eux..."

L'intervention de l'homme qui l'avait, plus tôt dans la semaine, interpeller suite à sa petite farce, chambouler la discussion. Visiblement, les deux hommes n'aimaient pas beaucoup ce sergent.

-Oui, oui...cela ira...merci. Ne vous disputez pas à cause de moi...je pense que j'en serais capable...même si on me dit souvent que je suis trop anxieuse...cela ira...voilà.

-Un médic a reçu une formation de combattant, de touté évidence cette fillette non. Et puis, à vous entendre nous sommes en guerre ouverte, ce qui est quand même loin d'être le cas.

Bon jusque-là il ne voulait pas y croire, mais la première impression était toujours la bonne, ce gars était effectivement une pourriture .Lothar préféra l'ignorer, et resta auprès de la fillette qui semblait aller mieux. Il se tourna vers la pourriture, puis le dévisagea, il lui rappelait l’autre enmerdeuse, il était aussi arrogant quelle, dans sa façon de parler.

"Notre monde est envahit par un ennemi qui n'a aucun scrupule et qui menace l'existence de tous les citoyens de ce monde. Si vous n'appelez pas ça une situation de guerre totale alors je ne voit pas ce que c'est Simon."

Répondit froidement Ricco avant de s'éloigner.

-On voit bien que vous n'êtes qu'un FDP. Lorsque votre monde aura été envahi par des pourritures aliens se cachant parmi vous, prêt à éventrer femmes et enfants, que vous avez vu mourir tous vos amis un à un sous vos yeux, et que vous savez que c'est même pourriture aliens continuent de se répandre à travers votre monde, là vous pourrez me dire ce qu'est une guerre totale.

Ricco s'arrêta instantanément. Il se retourna lentement et son expression avait changée. Ses mots étaient cette fois bien plus durs.

"Sur Gydéa, les aliens ne se cachent pas car ils ont déjà pris le contrôle des sphères dirigeantes. Mais ne vous imaginez pas un seul instant que ce n'est pas pour ça qu'ils ne massacrent pas la population et pire, qu'ils ne corrompent pas leur âme. Quand à vos créatures, j'ai moi-même combattu des horreurs de ce genre, pas plus tard qu'il y a quelques mois. Ces saloperies de tyrannides ont tué mon escouade, mes camarades, ils m'ont bouffé mon bras. De nombreux gens bien sont morts sur ce caillou qu'était Olua, alors ne me parlez pas de bataille déjà terminée! Rompez soldat."

Ilena observait le groupe qui se disputait depuis le début , mais à la dernière remarque du fdp elle ne put s'empêcher d"intervenir :

- Vous croyez être le seul dans ce cas ? Imbécile de Gydéan , moi je n'ai plus de planète , vous , vous pouvez toujours la récupérer. Vous avez perdu votre escouade ? J'ai tout mon régiment sur cette putain de station en orbite , tous , sans exceptions. Mon escouade ? Décimée. Et à présent ? Condamnée à me battre sur cette planète , car Lincia n'aime les Aldéranéens seulement à l'état de cadavre. Alors votre coup du gros dur qui a tout vu , foutez le là où je pense , vous avez votre planète à sauver.

"Avec des gens comme vous, que Gydéa soit récupérable ou non revient au même, on arrivera à rien. Ici, tous ceux qui ont connu la guerre ces derniers mois ont perdu plus et ont survécu à plus de chose qu'un soldat ordinaire en toute une vie. Je me fout de savoir qui a perdu quoi parcequ'on a tous subit des coups durs. Si vous êtes ici c'est pour vous battre pour Gydéa, et si c'est pas pour Gydéa, pour l'Imperium. Alors vous la mettez en veilleuse parcequ'on est tous dans le même camp."

Ricco nota les visages des nouveaux à surveiller. Peut-être les faire passer par la case commissaire régimentaire... Sur ce, il s'éloigna.

-C'est sur qu'avec des officiers comme vous on est bien mieux partis... direction l'abattage.

Décidément ce type ne plaisait vraiment pas à Simon. Ceci dit, s'il avait connu l'enfer de la guerre tyrannique, il pouvait comprendre, on ne survivait pas intact à ces insectes massacreurs. Et quand la plaie n'était pas physique, elle était psychologique.

Il avisa alors le bateau de commandement auquel ils allaient bientôt s'arrimer.

-Eh, restez-là, on va avoir des rapports à faire je pense !

Ricco jeta un oeil dans la direction vers laquelle pointait le bateau. Simon avait raison, ils allaient devoir expliquer à l'état-major pourquoi ils ramenaient un cargo et des gens en plus de l'approvisionnement qu'ils étaient venu chercher.

Le sergent ne dit rien mais fit demi-tour et s'adossa au mur à coté de l'accés à la rampe du cargo. Enfin, le cargo fut arrimé au navire de commandement et une passerelle fut instalée entre les deux.

"On est pas tiré d'affaire avec des gens comme ça, il va falloir leur expliquer que Gydéa n'est pas un camp de vacance..."