Raphia

Luuçaliia n'avait guère opposé de résistance à la capture, pour deux raisons. La première était que Gaïa était trop faible pour y échapper, et la deuxième était qu'elle même n'avait que peu de chance de pouvoir s'enfuir.
Il était donc moins dangereux de suivre le mouvement et de se laisser capturer. Sans compter qu'elle avait encore un atout en liberté.

Lorsque Gaïa l'informa de la situation, les neurones de Luuçaliia fonctionnèrent à plein régime. Elle avait déjà repéré les deux sorties de la pièce, notamment la porte des domestiques qui pourrait se révéler particulièrement utile.
Mais attachées comme elles l'étaient, il serait difficile de profiter de la situation, il convenait donc en premier lieu de réussir à se libérer.

Luuçaliia n'eut guère le loisir de protester lorsque l'officier des FDP assomma Gaïa, deux bras musclés l'avait saisis et emmener avec le reste des otages. Lorsqu'on la lâcha, elle vérifia la présence, bien camouflée, des lames mono-moléculaire accroché à ses tresses. Elle esquissa un petit sourire.

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Kylar avait guidé les bio-guerriers jusqu'au complexe. Ils n'en auraient pas eu besoin mais sa reconnaissance précédente des lieux avait accéléré les choses, ce qui était toujours un avantage non négligeable.
Il avait laissé les lincians au moment de leur entrée dans le bâtiment, deux bonds agiles et un appui sur la façade l'avait directement conduit au premier étage. Il n'était pas sur que les prisonniers s'y trouvait, mais les bio-guerriers se chargeaient du rez-de-chaussée de toute façon. Et si les officiels lincians le dégoûtaient plus qu'autre chose, les bios-guerriers avaient tendance à le fasciner.

Ils progressaient donc dans des couloirs déserts, aussi silencieux qu'une ombre, fouillant chaque pièce et guettant tout signe d'activité, que ça soit à son étage ou celui du dessous.

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Les bio-guerriers hésitèrent un instant avant de se remettre à progresser à travers la galerie. Ils bifurquèrent à droite, vers le centre du bâtiment, se dirigeant vers l'escalier central de l'aile, guidée par leur prêtresse. Il leur fallait toutefois traverser plusieurs pièces avant de les atteindre.

Les FDP en position restèrent tendus, prêts à recevoir toute attaque. Alors que le bâtiment était silencieux, un peu trop silencieux, l'un des porteurs de mitraillette fut soudain pris d'un violent mal de crâne qui l'empêcha de se concentrer sur la défense.
Les bios-guerriers surgirent à ce moment là. Ils étaient sept et chargèrent les positions des FDP, fusils à pompes brandis. Les tirs de riposte ne se firent pas attendre, et malgré leur agilité, deux bio-guerriers furent abattus tandis qu'un troisième fut sévèrement touché à la jambe droite, l'arrêtant dans sa course. En contrepartie seul un FDP était mort et un autre touché de plein fouet au torse. Mais les guerriers améliorés avaient réussis à atteindre le corps-à-corps et avaient déjà dégainé leur hortus.

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Luuçaliia s'activa dès que les premiers tirs résonnaient dans le couloir. Elle réussit à attraper l'une de ses tresses et en sortit la lame mono-moléculaire qui s'y trouvait. Les liens ne résistèrent pas longtemps et ses poignets furent rapidement libres. Mais elle n'en fit rien pour autant, préférant attendre le bon moment pour en profiter.

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Kylar avait, après avoir fouillé un bon nombre de pièce, trouvé ce qui semblait un poste de garde des impériaux. Ils étaient cinq, dans une cuisine. En temps normal il n’aurait eu aucun mal à les abattre, mais l'un d'eux portait un lance-flammes, arme ô combien redoutable dans ce genre d'environnement.
L'assassin avisa un plateau roulant dans le couloir. L'objet était de belle facture et entourés de bois sculpté, avec sans doute une système réfrigérant dessous. De quoi se protéger de quelques tirs si nécessaires.
Il arma son fusil d'assaut et attendit un peu, les bio-guerriers allaient bien attaquer quelque part à un moment, et il pourrait sans doute en profiter.

Gaïa finit par reprendre conscience, clignant des yeux un instant sans comprendre où elle se trouvait avant de se souvenir des événements de la journée.
A entendre les bruits alentours, l'attaque des bios guerriers avait commencée et de toute évidence, les gardes FDPs devaient se concentrer dans l'instant sur une toute autre chose que leurs pauvres prisonniers. Un seul garde se trouvait toujours dans la salle, surveillant la porte. Gaïa décida donc d'une petite expédition hors de son corps pour vérifier la localisation de ses potentiels alliés et ennemis.

[Ys?]

Iléna était toujours dans le salon, attendant de voir de quel côté proviendrait l'attaque. l'ennemi allait surement emprunter l'escalier central pour venir par ici et fouiller l'étage et la sergente avait donc positionner une bonne partie de ses troupes dans le couloir de l'autre côté de la porte à double-battant. Les gardes étaient nerveux, les coups de feu à l'étage du dessous avaient rapidement cessés mais la radio était restée muette, ce qui ne laissait planer aucun doute sur le sort des hommes au rez-de-chaussé.
L'Aldéranéene vérifiait que son chargeur était bien en place quand un premier coup de feu retentit, suivie d'une dizaines d'autres, mêlant munitions solides et lasers. Elle se releva en vitesse et suivie neuf des dix hommes restants, ouvrit la porte pour affronter les troupes ennemies. Elle fut un instant stupéfaite de voir des Bios-guerriers ici, à Raphia, mais elle se reprit rapidement et ordonna rapidement un tir de barrage au dessus des FDP attaqués. Elle se planqua un instant derrière la porte pour éviter un tir de fusil à pompe puis ressortit pour mettre en joue un des bios-guerriers. Elle passa le fusil en automatique et visa une bio-guerrière particulièrement meurtrière avec ses hortus.

La bio-guerrière esquiva la première rafale d'un bond en arrière, mais Iléna n'était pas inexpérimenté et à peine son adversaire avait-elle reposé le pied au sol qu'elle l'avait déjà en joue. La seconde rafale transperça l'abdomen de la fragile créature lincianne qui s'écroula, baignant dans son sang.
Les bio-guerrier, bien que très nettement supérieur dans un tel combat, faiblissait face au pois du nombre, déjà deux d'entre eux avait mordus la poussière. Ils ne s'étaient pas attendus à une résistance aussi farouche et, lentement mais surement, ils se faisaient écrasés.

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Gaïa vit les bio-guerriers combattre dans le couloir, mais également les forces du Kyvernetis qui prenaient position aux alentours du complexe, visiblement pour couvrir une retraite, bien qu'ils avançaient de plus en plus. Elle put également voir, derrière la porte dérobée, qu'un assassin bien connus entrait en scène.

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Kylar avait entendus le bruit de l'attaque, très étouffé. Mais les FDP l'avaient eux aussi entendus et s'était, l'espace d'un instant, détournés de l'entrée qu'il surveillait. S'était assez.

Les balles sifflèrent dans l'air et allèrent transpercer la tête et le torse du porteur de lance-flamme qui s'effondra contre le mur. Alors que les quatre autres prenaient conscience de l'attaque Kylar lâcha son fusil d'assaut, empoigna d'une main une grenade fumigène qu'il dégoupilla et poussa le plateau roulant dans la cuisine, abrité grâce à lui des quelques tirs.
Alors que la fumée s'épaississait, il lâcha la grenade et se jeta derrière un meuble, enclenchant la vision thermique de ces lunettes. Les quatre silhouettes restantes lui apparurent très nettement.
Deux dagues de lancer s'occupèrent des plus lointaines, alors que le tueur quittait prestement sa cachette d'une roulade. L'avant-dernier FDP eut la gorge tranché avant même d'avoir compris ce qui se passait, tandis que le dernier reçut un coude en plein trachée.
Il s'affala au sol, évanouis.

Le calme revenus dans la petite pièce, Kylar revint à un mode de vision classique et se dirigea vers a petite porte de service, qu'il entrouvrit pour regarder dans la pièce.

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Luuçaliia était particulièrement attentive au déroulement de la bataille, seul un garde était resté dans la salle et elle cherchait du regard n'importe quelle occasion de lui fausser compagnie.
Elle aperçut alors quelques volutes de fumée qui s'échappaient de la porte dérobée. Soupçonnant quelque chose, et ne pouvant de toute façon pas attendre plus longtemps si elle désirait profiter de la diversion qu'offrait cette soudaine attaque, elle attira l'attention du garde.

-Vous pensez pouvoir l'emporter ? Cette attaque n'est que la première vous le savez bien, si ça se trouve il y en a déjà d'autres dans le manoir. Vous risquez votre vie pour quoi ? Libérer quelques soldats qui ont toutes les chances de se faire tuer à votre prochaine opération ?
C’est futile et ne sert à rien, alors que Lincia en revanche, saura vous récompenser comme il se doit...

Après un léger moment d'hésitation, le garde se tourna vers l'otage qui osait lui parler alors que le reste de ces camarades d'escouades se battaient et mourraient de l'autre côté de la porte. Sa bouche s'ouvrit pour signaler à la femme de fermer sa gueule mais aucun son ne sortit du trou béant quand le regard de l'homme posa les yeux sur le corps de la femme. Son regard s'attarda notamment sur les courbes généreuses de la femme, et son visage si angélique, ses yeux si exotiques.... Luuçaliia avait bien remarqué le changement d'attitude chez l'homme, il lui accordait sa pleine attention.

- Euh, je...parce que...parce que nous devons le faire. Vous nous avez pris notre monde.


La provocatrice entendait bien que le ton de l'homme était peu sur, qu'il récitait un discours entendu à plusieurs reprises et qu'il était absorbé par la poitrine généreuse de la jeune femme.

Luuçaliia voyait bien que son discours faisait effet. Son discours et ses avantages naturels.

-Allons, quelles stupides hostilités, je suis sure que nous pourrions si bien nous entendre si vous me laissiez me dégourdir un peu les jambes...

Le regard du garde se posa sur les dites jambes de la femme, si délicieuses et si bien proportionnées. Il s'attarda un instant sur l'entrejambe de la femme, des idées assez peu réfléchies lui venant en tête, la plupart en rapport avec la bosse qui se formait dans son treillis.

- Oui...oui, c'est ça. Nous pouvons faire un petit tour ensemble, je vous aiderez à vous dégourdir les jambes. Mais vite, avant que ma sergente au coeur de glace rapplique, elle ne comprendrait pas.

L'homme bascula son fusil dans son dos et dégaina son couteau. Il s'approcha de Luuçaliia, le regard lubrique et fixé sur sa poitrine.

Gaïa avait regardé avec amusement le petit ménage de Luuçaliia, elle se débrouillait fort bien et elle ne tarderait sans doute pas à dégager sa maîtresse, en attendant il convenait de pousser la situation autant à son avantage que possible. Usant toujours de sa projection, elle contacta l'esprit du Kyvernetis et lui dévoila les positions détaillées des FDPs tenant le bâtiment, l'incitant à soutenir de son assaut les bios guerriers déjà engagés et qui n'allaient sans doute pas cracher sur un peu d'aide...

Le garde était pour ainsi dire sous son emprise -même si cela ne valait pas l'étau psychique de Gaïa- et il s'approcha de la belle lincianne sans aucune méfiance, celle-ci composant son plus bel air angélique.
Il lui détacha les jambes, et ne sembla pas surpris que ces mains soient déjà libres lorsque l'une d'elles vint caresser la joue du soldat alors que les yeux mauves se plantaient dans les siens. Il sentit distraitement la main passer sous son menton, puis, l'espace d'une fraction de seconde, la pointe acérée du hortus qui pénétra sa mâchoire, perfora son palais et plongea dans son cerveau, le tuant sur le coup.

Luuçaliia retira son arme d'un geste fluide, puis se dirigea rapidement vers Gaïa et la libéra de ses liens en profitant pour lui voler un rapide baiser.
Lorsqu'elle se relevèrent, elles purent apercevoir la silhouette de Kylar qui leur faisait signe depuis la porte dérobée, une grenade fumigène à la main, prêt à couvrir leur fuite.

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Pendant ce temps le combat auquel participait les bio-guerriers tournait à leur très net désavantage. Les deux dernières créatures étaient blessées en de multiples endroits et commençaient à montrer des signes évidents de fatigue, reculant petit à petit bien que ne désengageant pas le combat sous peine de se faire laminer par les tirs.

Gaïa regagna pleinement son corps et se lave d'un bond, lançant un regard dédaigneux sur le garde mort. Elle savait de par son investigation psychique où se trouvaient les résistants et elle comptait bien les éviter pour s'éclipser mais avant tout, il convenait de libérer tous leurs prisonniers, au pire cela créerait une distraction, au pire cela transformerait l’action impériale en un échec total.
-Kylar, vous avez une voie de sortie je suppose? Luu, veux tu m'aider à libérer nos compagnons prisonniers? Et vous tous voulez vous bien rester silencieux?

Iléna aligna un des deux derniers bio-guerriers dans le viseur de son fusil et pressa la détente de l'arme à plusieurs reprises, qui cracha plusieurs rafales de balles en direction du Lincian. Ce dernier, déjà blessés en plusieurs endroits et commençant à afficher des signes de fatigue, ne put éviter la troisième rafale après avoir éviter les deux premières. Une balle lui arracha la partie gauche de sa mâchoire et les deux autres lui réduire l'oeil gauche en bouillie avant de toucher le cerveau.

Le dernier bio-guerrier, voyant bien que c'était fini pour lui, décida de replonger au coeur du combat plutôt que de continuer à reculer. Il trancha la gorge de deux gardes supplémentaires avant d'être abattu de plusieurs tirs lasers dans le torse. Son corps retomba à terre et quelques FDP s'acharnèrent dessus pour s'assurer qu'il était mort, ou pour évacuer la frustration due à la mort de plusieurs gardes. Iléna leur ordonna d'arrêter, les balles étaient précieuses. Elle regarda rapidement autour d'elle, le couloir auparavant si bien décoré et entretenue était taché de multiples mares de sang, et plusieurs cadavres ornaient le sol, en un ou plusieurs morceaux. Un garde vomit à la vue des tripes d'un autre, et plusieurs étaient devenues pâles ou tremblaient. C'était toujours comme ça après un combat où on frôlait la mort. Iléna se foutait bien du sort des morts et ordonna rapidement qu'on regroupe les armes et les munitions, et que Tidus réorganise la défense de la pièce. L'Aldéranéene rechargea son fusil, peut-être que les bio-guerriers n'étaient que l'avant-garde, et pressa le bouton de son com-vox pour contacter Rasht qui surveillait l'autre accès, aucune réponse.

La sergente se dirigea vers la porte menant au salon, avec trois de ses hommes. Elle ouvrit la porte et vit les deux prisonnières libres, le garde était mort, baignant dans son sang aux pieds de l'une d'entre elles. Iléna braqua son arme et cria à l'attention des deux femmes :

- Plus un geste !

Son index se posa sur la gâchette du fusil. En dépit des ordres, Iléna souhaitait que les deux femmes bougent, ça lui donnerait une excuse pour les fourrer de plombs.

Kylar vit débouler les quatre FDP par la grande porte, et fit aussitôt rouler vers eux la grenade fumigène qu'il tenait après l'avoir dégoupillé avant d'armer son pistolet silencieux, il avait laisser le fusil d'assaut dans le couloir.
Quelques seconde plus tard, alors que la grenade arrivait à quelques mètres du petit groupe, elle se mit soudain à expulser un épais nuage de fumée tandis que Kylar vidait l'intégralité de son chargeur sur les FDP, sans particulièrement chercher à tuer.
Il vit du coin de l’œil Luuçaliia se jeter au sol en entraînant Gaïa dans sa chute, lui même s'abritait derrière un épais meuble en bois. Ils n'avaient plus le temps de sauver les autres otages désormais.

Un épais nuage se forma autour d'Iléna quand un objet cylindrique éclata à ses pieds. Elle entendit plusieurs balles sifflaient autour d'elle, sans qu'une seule détonation source ne précède.

Silencieux

Les trois gardes tardèrent à réagir mais Iléna n'hésita pas et bondit en avant pour sortir de la fumée qui lui irritait la gorge et lui piquait les yeux. Elle atterrit contre un objet lourd en bois, une table du salon, qu'elle s'empressa de retourner pour en faire un couvert. Elle passa son fusil par dessus son épaule et tira plusieurs rafales en direction de la porte.

Gaïa avait ressenti la mort des derniers bios guerriers quelques secondes avant que les résistants ne déboulent. Ils devaient être plus entrainés que de simples FDPs pour avoir ainsi exterminé en si peu de temps une demi fratrie mais il devait encore être possible de s'en tirer sans trop de heurt.
Lorsqu'elle fut plaquée au sol par Luuçaliia elle eut le temps de concentrer sa volonté sur les impériaux et de leur ordonner:
-Jetez vos armes!
Elle entendit effectivement un choc contre le sol mais il ne semblait s'agir que d'une arme et pas de quatre... Gaïa se dirigea malgré tout aussi vite qu'elle le put vers la sortie tout en restant à couvert, sachant que les résistants auraient malgré tout au moins baissé leurs fusils quelques instants.

Kylar s'abrita autant que possible derrière le meuble lorsque celle qui s'était élancé tira à l'aveuglette. Plusieurs balles s'écrasèrent contre son abri, projetant des fragments de bois peu dangereux, mais une balle pénétra son bras assez profondément. Il retint un cri et enclencha difficilement un autre chargeur.

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Luuçaliia suivit Gaïa en restant aussi basse que possible. Elles atteignirent finalement la porte dérobée et purent s'y engouffrer, progressant toujours près du sol. Elles furent rejointes par Kylar qui profitait d'une accalmie pour se déplacer, vidant un autre chargeur dans la direction des FDP tout en faisant signe aux deux linciannes de sortir rapidement de la pièce par l'autre porte.

Deux des trois gardes rejoignirent Iléna derrière son couvert. Elle pouvait distingué la silhouette du troisième dans la fumée qui commençait à disparaître quand une voix retentit, ordonnant aux impériaux de lâcher leurs armes. Seul un des gardes lâcha son arme, les deux autres eurent un instant d'hésitation et il paru stupide aux yeux d'Iléna de lâcher son principal outil offensif. Quelques balles touchèrent leur couvert, le type en face n'avait pas d'armes automatiques visiblement.

Les trois FDP derrière la table se relevèrent d'une même mouvement et firent feu vers le couvert où se trouvait l'ennemi.

Gaïa s'éloigna aussi vite qu'elle le put, trouvant une fenêtre et sautant à l'extérieur malgré les risques. Elle se rétablit en souplesse, remerciant Slaanesh de ne s'être que foulé la cheville et savourant la douleur plus qu'autre chose. Elle sprinta pour rejoindre un bâtiment qu'elle savait tenue par les hommes de la légion et une fois arrivée à destination elle se reposa un instant avant de lancer un regard en arrière pour voir ce que ses deux compagnons avaient pu faire...

Luuçaliia avait suivis Gaïa qui semblait savoir où aller. Elle ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie envers ses pouvoirs. Pas longtemps cela dit. Elle sauta habilement par la fenêtre, atterrissant en souplesse dans l'herbe et pénétrant dans la bâtiment à la suite de Gaïa. Elle se retourna, et se demanda où était passé Kylar.

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L'assassin, justement, courrait à travers le dédale de couloir de l'étage. Il avait récupéré son fusil d'assaut abandonné après avoir évacué en urgence la cuisine sous une rafale de plomb. Il sentait d'ailleurs qu'une balle avait légèrement pénétré son flanc, fort heureusement ralentie par sa précaution.
Il s'était désolidarisé de Luuçaliia et Gaïa, ralentissant légèrement pour être sur d'attirer leur poursuivants. Ils ne pouvaient pas les semer en courant simplement, il allait falloir leur échapper autrement...

Voilà pourquoi il se retrouvait à courir dans des couloirs luxueux, se tenant le bras avec un rictus de douleur. Il allait au hasard de sa course, un plan lui venait petit à petit à l'esprit. Il réussit à atteindre le deuxième étage, ses poursuivants sur ses talons.

-Courez vers la galerie !

Il ne s'adressait à personne, mais il avait besoin qu'on le crois accompagné. Il se dirigea vers la galerie en question, celle la face est de l'aile. Si il se souvenait bien, l'un des arbres du jardin se dressait assez près de la façade en question. Après quelques détours destiner à semer légèrement ses poursuivants, il l'aperçut en déboulant sur la galerie.
Empoignant son fusil de son bras valide, essayant de se caler autant que possible, il lâcha une rafale sur la baie vitrée qui vola ne éclat. Il repassa son fusil dans le dos et attrapa le grappin à sa ceinture, tirant dessus pour l'amener au dessus de sa tête. Et il se propulsa par la baie.

Sa main atteignit de peu le rebord du toit et parvint à y fixer le grappin avant qu'il ne tombe. Sans perdre de temps, Kylar commença à descendre en rappel. Arrivé à deux mètres sous le niveau de la fenêtre, il prit soudainement appui sur le mur et se projeta vers l'arbre, dégainant son couteau. Au maximum de son mouvement, il trancha d'un coup le filin et fut projeté dans les épaisses branches de l'arbre. L'une d'elle heurta son bras valide, il rebondit une fois et atterrit violemment sur une autre. Lorsqu'il fut enfin stable, il se rampa lentement en direction du tronc principal, veillant à rester cacher parmi les ombres de l'arbre. Le filin, lui, pendait toujours dans le vide, accroché au toit. Il n'avait plus qu'à espéré que ça marche, aussi immobile que l'arbre dans lequel il était.

Quelques instants plus tard, Kylar put entendre le crissement d'au moins une paire de bottes sur le verre brisé, suivit d'un échange de voix bref et d'un contact radio. Un nouveau crissement lui indiqua que les FDP étaient repartis, il était sauf, pour le moment.

Iléna venait de recevoir la confirmation que la cible avait été perdue et qu'elle s'était surement réfugiée dans les bâtiments alentours, ceux occupés par ce qui restait de la légion. Elle ordonna à ses trois hommes de revenir et de rejoindre le reste de la troupe dans le salon. Deux otages avaient pu s'échapper, donc la psyker, mais il en restait bien assez pour que les négociations arrivent à terme. Les otages étaient toujours attachés contre un mur, et bien que certains tentèrent de protester dans un premier temps, Iléna leur fit comprendre que le silence était plus judicieux, elle montra l'exemple en fracassant la mâchoire d'un jeune noble.
On avait aligné les blessés dans un autre coin de la pièce. Rasht avait été retrouvé inconscient dans la petite pièce derrière le salon et c'était donc Iléna qui avait le plein contrôle de la petite force armée. Les armes et les munitions des morts, ainsi que leur gilet-par-balles étaient entassés un peu plus loin. La redistribution se ferait une fois de retour sur l'archipel. Un garde un peu plus débrouillard que les autres avait même trouver un chariot pour transporter tout ça.

Il ne restait plus qu'à attendre, quelques FDP surveillaient les mouvements de la légion au dehors et on avait remis en place la défense initiale, avec quelques effectifs en moins.

On annonça aux légionnaires qu'un convoi était aux portes de la ville, tandis qu'Iléna recevait des messages du commandement lui annonçant les modalités de l'échange.
Celui-ci eut donc lieu sur la place principale de la ville, entre les forces linciannes et les FDP. Tout avait été prévus par les deux commandements, et malgré une tension palpable, tout se passa comme prévus. Si bien que les FDP purent quitter la ville une petite demi-heure plus tard, direction l'archipel.

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Alors que l'échange se finissait, Luuçaliia se mit à la recherche de Kylar, un peu inquiète malgré tout. Elle questionna trois légionnaires avant que l'un d'eux ne lui indique l'un des marcheurs logistiques qui avait amené les prisonniers.
En montant à bord, elle trouva un Kylar exténué, blessé en plusieurs endroits, sur lequel s'affairait un médecin lincian. Elle adressa un sourire compatissant à son acolyte, avant de s'adresser à l'infirmier.

-Prenez-en bien soin surtout, et ne faites pas attention à sa mauvaise humeur.

Elle redescendit du marcheur et rejoignit Gaïa, qui contemplait l'échange, passant ses mains délicates sur les épaules nues de la lincianne.

-Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

-De deux choses l'une, soit on retourne sur Adrantis finir notre période de vacance, soit on retourne sur Sibbellus se débarrasser de quelques uns de ces foutu rebelles. Je dois dire qu'un peu d'activité ne me ferait pas de mal, qu'en penses tu amour?

Luuçaliia caressa un peu les épaules de son amante avant de laisser doucement ses mains descendre sur la poitrine parfaite.

-Hum, je te suivrais où tu le désires, mais pourquoi se presser, nous pourrions profiter une dernière fois de leur petite crique, non ?

-C'est une idée...
Gaïa coula un de ses regards langoureux à Luu en se disant qu'un peu de soleil et de détente ne feraient pas de mal non plus.
-Tu veux que nous invitions notre ami le légionnaire?

Luuçaliia eut une petite moue pensive. Le légionnaire dont elle avait fait la connaissance était très tentant, mais elle avait plutôt envie d'être seule avec Gaïa.

-Il va avoir beaucoup de travail avec toute cette agitation, je m'en voudrais de le déranger...