Je viens ici vous parler du premier livre de la BL que j'ai lu en anglais, une œuvre de grande qualité à mon sens pondue par Sandy Mitchell, le créateur de Ciaphas Cain entre autre.
Scourge the Heretic est, comme on pourrait s'y attendre du fait de son nom, un récit centre sur l'Inquisition, sujet que j'apprécie si il en est! L'histoire nous permet ainsi de voir à travers les yeux de ses acteurs principaux une enquête inquisitoriale visant à... et bien je dois dire que c'est l'une des chose que j'adore à propos de ce bouquin: même en arrivant à son terme, on ne sait toujours pas exactement de quoi il est question!
En effet, comme je l'ai dit, ce récit est celui d'agents de l'inquisition, pour être précis d'une bande d'acolytes membres de l'Angelae Carolus, le réseau de renseignement de l'inquisiteur Carolus, envoyés sur le monde de Sepheris Secundus sur une intuition de celui ci du fait que quelque chose d'étrange s'y passe. En effet, une bande de mercenaires humains armés d'un Manta Tau ne tardent pas à lancer l'assaut contre une forteresse de l'Inquisition où étaient détenus tous les psykers en attente d'être confiés aux vaisseaux noirs et parviennent à faire s'échapper ceux ci. Qui sont ils, pourquoi font ils cela? On ne le sait pas et on le découvrira très lentement à travers ce tome et sa suite
Innocence Proves Nothing. A travers les yeux de Horst l'ancien Arbitrator devenu interrogateur, Keira la tueuse intégriste, Elyra la pyromancienne amante de l'inquisiteur, Vex le technoprêtre et Drake et Kyrlock les deux gardes impériaux recrutés sur le tas, on verra ainsi une enquête menée sur plusieurs fronts mais surtout un monde sombre et mature comme assez rarement dans les romans 40k.
En effet, là où les bouquins de la BL tendent à ne jamais hésiter à nous mettre une bonne dose de gore mais ne vont jamais très loin dans d'autres thèmes matures, ici on a enfin droit à du suicide, de la misère, des remises en question, des allusions sexuelles et même une tentative de viol sur mineur! Ca peut sembler bizarre mais ça m'a fait très plaisir de voir ce genre de sujets dans un bouquin 40k où je suis trop habitué à ce que l'on nous sortes tripes et boyaux mais où les personnages hésitent souvent sur l'action par crainte pour leur vie mais pas du fait d'une réflexion sur les autres tournants qu'auraient pu prendre leurs vies et où on ne voit jamais quelqu'un se mettre à poil ou ramper dans ses excré... bref!
En sus d'une intrigue complexe et de thèmes matures, je trouve les personnage de cette histoire très très bien trouvés. Je suis fan du technoprêtre, c'est dire qu'il y a du bon boulot! L'auteur a prit grand soin de donner à chacun des motivations complexes dépassant le simple devoir, de les doter du genre de pensée extrêmes qui caractérisent les gens du 41eme mais de leur donner le pouvoir de les remettre en question par moment. Voir un personnage haïssant les psykers s'excuser maladroitement de ses propos à l'encontre d'une sorcière face à un de ses compagnons ayant lui même le psyk ou recevoir les remerciments de la petite qu'il vient de sauver d'un sort pire que la mort mais qui possède la malédiction, voir un autre, probable futur inquisiteur détenteur d'un incroyable pouvoir être jaloux d'un simple couple de personnes d'un âge avancé étant parvenu à maintenir leur amour à travers les décennies, c'est rafraichissant et très attachant.
Enfin, sur le background, ce livre prend place dans le Secteur Calixis, celui dépeint dans Dark Heresy et profite donc de toutes ses subtilités de BG mais pas que. On voit une nouvelle fois l'amour de Sandy Mitchell pour certains points de fluff un peu oublié comme le culte rédemptionniste dont la description remonte au livre de règle de Necromunda. On se sent dans le 41eme millénaire mais surtout on sent que non, il n'y a pas que la guerre mais aussi que bien que la galaxie entière soit réunie en un seul empire, le féodalisme, la superstition, la xénophobie et la concentration des richesse assurent la différence des cultures et, plus important, leur isolement qu'on tend trop à oublier.
En bref, un très très très bon livre à mon sens qui, malheureusement risque de ne jamais sortir en France. Néanmoins si vous avez l'occasion de mettre la main dessus et que la langue de Shakespeare ne vous effraye pas trop, n'hésitez pas!