La Geste des Chevaliers Dragons
Quand les dragons apparaissent
le chaos les suit et ravage les régions alentours
Un chaos que seules les jeunes vierges
peuvent traverser indemne...
Alors, un BD fantasy, que je considère comme l'une des meilleures jusqu'à maintenant (je vais bientôt me mettre aux Chroniques de la Lune Noire, je crois que ça parle à certains ici).
Pourquoi ?
Déjà faut dépasser l'aspect fan-service que vous pouvez deviner et qui est effectivement présent dans les premiers tomes : oui ce sont des jeunes femmes qui affrontent des dragons, avec des armures rituelles peu couvrantes (d'un côté l'utilité d'une armure de plates face à un dragon de trente tonnes...). Et si les deux/trois premiers tomes sont centrés là-dessus, s'y arrêter serait une grave erreur.
Passé le début, tout cela devient une fresque à grande échelle d'un monde complexe et aux enjeux divers, avec son lot de politique, de complots et de dilemmes moraux. Il devient presque rare d'apercevoir dragons ou créatures monstrueuses passé le tome 5, et la majorité du temps ils ne sont qu'en background. Le véritable ennemi c'est généralement les autres Hommes, voir l'ordre des Chevaliers Dragons en lui-même. Car cette BD est cynique. Vraiment. Et dès les premiers tomes, pour le coup. Si on ne tombe pas dans le pathétique, il est rare que les choses se passent bien ou de manière idéale. C'est remplis de vengeances, de sacrifices mesquins, de grand idéaux foulés au sol...
Et comme je l'ai dis c'est une vaste fresque. Vaste parce que, même si la saga répond aux normes des BD occidentales, avec le même nombre de page et donc un développement d'histoires restreint dans chaque album, chaque histoire est indépendante mais relié aux autres par des références plus ou moins subtile, qu'il est parfois facile de louper. Pour l'instant, il me semble bien que la période temporelle couverte est d'un millier d'années, et sans même compter les légendes qui rajoutent encore de l'épaisseur. Du coup, malgré un format extrêmement réduit (c'est pas gros une BD) on arrive à brosser un portrait extrêmement large de ce monde. Un monde qui conserve une part de mystères, puisque les informations sur les dragons sont données au compte goutte. Parfois on se fait l'impression d'un historien, fouillant dans les archives d'un ancien empire et essayant de comprendre son histoire.
Bref, ne vous arrêtez pas au synopsis et aux premières impressions, cette BD vaut vraiment le détour.
Ah, et petite particularité, si le scénariste reste évidemment le même (Ange), le dessinateur change pour chaque tome. Déjà ça permet de donner une identité visuelle à chaque histoire, qui participe au côté "fresque globale" de l'ensemble, mais aussi ça donne à la série une activité assez importante par rapport à d'autres. Il y a plus d'une quinzaine de tomes à l'heure actuelle et ça continuera probablement d'augmenter pendant encore un moment.