Félon ou
Betrayer est un nouveau tome de l'Hérésie d'Horus par Aaron Dembski Bowden et peut être vu comme la suite plus ou moins directe du
Premier Hérétique d'une part et de
La Bataille de Calth d'autre part.
Qu'on se le dise tout de suite, j'aime beaucoup Aaron Bembski-Bowden, sa saga Night Lords est une des meilleures qui soit parmi les romans BL et j'avais adoré
Le Premier Hérétique.
Avec maintenant ce
Félon, j'estime qu'il est ni plus ni moins que le meilleur écrivain du chaos du roster de la BL. Dan Abnett est le meilleur pour ce qui est des histoires de guerres et de dépeindre l'Impérium, lui est un seigneur du chaos qui réussi à faire vivre cette notion trop souvent réduite à la simple vision de "mal".
Mais bon, après ces éloges, que dire de Félon?
Déjà c'est quoi? C'est le récit de la Croisade des Ombres, la campagne menée par Lorgar pour neutraliser Ultramar et ainsi affermir la position d'Horus après le massacre d'Istvaan. Les événements ont lieu peu après la bataille de Calth où les Ultramarines se sont fait mettre sévèrement à mal mais restent en position de reconstituer leurs forces grâce à leurs 500 mondes. Lorgar va donc mener sa légion ainsi que celle d'Angron dans une croisade aux buts multiples: détruire la machine de guerre Ultramarine, provoquer un rituel qui conduira à la formation de tempêtes warp qui isoleront les survivants et, plus important encore, apporter la corruption à un nouveau primarque.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le livre est dense au niveau de ce qu'il nous apprend: des activités de Magnus après la mort de Prospero en passant par les complots d'Erebus pour faire tomber une nouvelle légion sans oublier la véritable nature de la corruption d'Angron.
Car Félon, c'est le récit des déchus mais pas nécessairement des chaotiques... ou du moins pas des chaotiques conscient. Une telle histoire est rendue possible par la présence de personnages assez géniaux:
Angron, tourmenté par les Griffes du Boucher qui se révèle comme un primarque à part, brisé avant même que l'Empereur ne l'ait découvert, méprisé et à la fois admiré par sa propre légion et n'ayant que faire du sort de la galaxie.
Lorgar, conscient de ses faiblesses passées et de n'avoir été que la marionnette de Kor-Phaeron et d'Erebus et bien décidé à s'affirmer.
Kharn, qui est incroyablement attachant, comme quoi tout est possible !
Argel Tal, le possédé qui méprise le chaos.
Lotara, mon nouveau personnage préféré de l'hérésie ou peu s'en faut.
etc...
A noter que là où Abnett nous apprend ce que vit un simple impérial sur un monde ruche, oppressé par le système et dénué de ressources, je me rend compte que Dembski-Bowden (quand même beaucoup moins facile à dire !) est particulièrement talentueux pour nous montrer qu'un hérétique n'est pas qu'un forcené à la bouche écumante, qu'un archi-magos du méchanicum noir peut avoir un sens de l'humour (assez nul cela dit ^^) ou qu'une amirale peut se faire respecter d'une légion aussi sauvage que les World Eaters.
Je recommande très chaudement ce récit. Il dépeint une partie de l'hérésie non documentée jusqu'alors et il le fait avec efficacité. Que demander de plus?