Ceci est une courte nouvelle qui racontera la mort d'un Garde et la corruption d'une citée. Voilà je me tais, enjoy \o/
Etait-cela la Mort ? Juste un engourdissement et le sommeil ? Le corps de Tzel chutait dans le vide. Un cri de terreur primaire n’eut que le temps de naître dans sa gorge avant qu’il ne s’écrase sur le sol dans un bruit sourd, sa vie s’échappant comme le sang s’échappait du trou béant qui avait succédé à sa côte gauche. Sa respiration était saccadée et il se tordait pathétiquement de douleur, des morceaux de verre fichés dans le dos et poussant des gémissements plaintifs, étouffés par la douleur de sa cage thoracique brisé.
Il regardait le clocher, là où son destin s’était achevé. Il sentit les rayons du soleil sur son visage, et sourit. Ce monde était noyé sous des pluies torrentielles sauf aujourd’hui, où le soleil pointait enfin le bout de son nez, accompagné d’une douce brise. Le Garde leva les bras vers le ciel, ferma les paumes pour se cacher du soleil.
- Les astres au creux de ma main… Belle journée pour mourir… Murmura-t-il avant de partir d’un rire fou, pris de fièvre.
Ses bras retombèrent mollement sur la route, et il colla sa tête contre le sol, juste pour sentir le froid du béton contre sa joue. Malgré le voile de fatigue tombé sur ses yeux, il distinguait encore ses camarades luttant contre de gigantesques formes aux contours flous, enveloppées dans des nappes d’un brouillard vert nauséabond. Tzel reconnut au loin le vrombissement des Maraudeurs se rapprochant. Autrefois, sur le terrain, il avait trouvé ce grondement rassurant, mais maintenant, il le submergeait d’une terreur animale, son triste et monotone chant annonçant sa mort prochaine. Le Garde ferma les yeux et attendit. Le vacarme se fit plus intense et une ombre lui cacha le soleil. Avec un bruit de vérins hydrauliques, les bombardiers déversèrent leurs tapis de bombes.
Autour de lui, la citée était silencieuse dans sa chute. De loin en loin, on entendait l'effondrement d'un mur, d'un toit. Une brique se descellait, suivie d'une autre, puis d'une autre, dans un éboulement mélodieux. Ici et là, des nuages de poussière s'élevaient dans le ciel. Un mur de flammes sauta d'une maison à l’autre comme elle était vaporisée dans une tempête de shrapnels, à seulement quelques mètres des combats.
Malgré le sifflement de ses oreilles, il percevait encore un crépitement sporadique et le sifflement aigu des bombes. Puis une déflagration sourde dispersa ses camarades qui disparurent dans une tempête de flammes, périssant sans une plainte. Le sifflement recommençait encore et toujours, promesse mortelle faite aux hommes. Il voulut hurler mais son cri ne sorti que sous la forme du bulle de sang éclatant dans sa bouche.
La ville mourrait sous les bombes et le son lui revint. D’immenses immeubles s’affaissaient sur eux-mêmes avant de s’écrouler, soulevant d’immenses tourbillons de poussière. Le vacarme des bâtiments s’effondrant rendant plus terrifiant encore le ballet de mort des bombardiers.
Tandis que le sifflement des bombes enflait, Tzel en imagina une lui arriver dessus. << Ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible ! >> Hurlais son âme. Mais son corps était déjà préparé, il n’avait plus mal, son cœur ratait un battement et repartait. Une voix monta des tréfonds de son âme, lui faisant milles promesses. Mais une seule l’intéressait : la promesse de sa survie. Dans ses derniers souffles, Tzel marmonna une dernière prière à la gloire de l’Empereur, une unique larme roulant au coin de son œil. Il ferma les yeux, s’offrant aux ténèbres tandis qu’il fut soufflé par la bombe et que les dernières paroles de son hymne ne parvinrent jamais à franchir ses lèvres, engloutie à jamais par sa fin…