Le Destrier Royal

-Non, je ne vis pas sur une île en effet. J'appartiens à un autre peuple d'elfes, nous vivons sur le continent. Toutefois e cherchez pas à nous trouver, la plupart de mes congénères ne sont guère sympathiques avec les étrangers qui entrent sur nos terres. Et encore, c'est un euphémisme.
Mais assez parlez de ma patrie, vous même d'où venez-vous ? Je n'ai encore jamais entendu un accent comme le vôtre.

-Elénie, vous n'êtes pas d'un peuple qui peut se permettre de laisser sa jeunesse mourir aussi tôt... Je n'ai pas le pouvoir de vous renvoyer en Ulthuan mais je vous prie de faire très attention à vous, j'ai vu trop de destins être brisés avant d'avoir pu pleinement s'accomplir et mourir au loin de votre patrie et de votre famille pour une poignée de pièce d'or n'est pas un moyen de faire honneur à nos ancêtres ni de rendre service aux générations qui doivent venir...
Il était resté froid tout du long, ne laissant pas transparaitre une seule trace d'émotion. Il n'était pas particulièrement vieux mais il avait déjà parcourut plus de champs de bataille que la plupart des humains ne pourraient jamais voir. Il savait que la guerre n'était qu'une terrible machine avide de vie et de sang et il savait en voyant cette elfe à peine sortie d'une enfance dorée sur les rives d'Ulthuan qu'elle n'était pas faite pour ce destin de bataille sans autre destinée qu'une fin tragique.

"- Je viens de la riche contrée de Tilée, dans le Sud du Vieux Monde. Le pays est divisé en plusieurs cités-états gouvernés par des Princes-Marchands, mais la cupidité et l'avarice se sont emparés de nos concitoyens et nombreux sont les trahisons, les assassinats et les complots dans les hautes sphères de la société tiléenne. Ces conflits peuvent parfois se solder en guerre ouverte pour les plus riches hommes, qui engagent des armées de mercenaire pour se battre, les cités-états cèdent parfois à cette tendance entre elles et se mènent des luttes sans merci. N'importe quel homme sachant manier l'épée peut inspirer à se faire une fortune là-bas, c'est d'ailleurs dans cette optique que je me suis fait mercenaire, après mon service dans l'armée..."

-Et si vous êtes ici ce n'est que pour l'or et le pouvoir ?

La voix de l'elfe avait été plus froide, plus cassante qu'avant.

"- Non ces motifs sont bien loin désormais, j'aurais déjà tout ce qu'il me faut dans ma famille, mais désormais j'aspire à un but bien plus simple et bien plus naturel, la curiosité de découvrir de nouvelles terres, de nouveaux horizons, de nouvelles personnes également... Les années de mercenariat m'ont fait prendre gout à la vie nomade, je ne retournais en Tilée que lorsque ma soif de découverte sera étanchée, ce qui, je l'espère n'arrivera pas avant plusieurs années. Il y a encore tant de choses à découvrir, tant de personnes à rencontrer, jusqu'alors je ne connaissais même pas l'existence d'une communauté elfique vivant sur le continent et des charmantes personnes qui la composent."

Eïnélia retrouva son sourire et sa joyeuseté habituels.

-Je suis rassuré, j'avais peur que vous ne soyez qu'un mercenaire avide de puissance et d'argent comme il en existe tant. Ça aurait été dommage pour un si bel homme.

Elle lui décocha un sourire chaleureux.

-En tout cas je suis très heureuse de voyager avec quelqu'un d'aussi attentionné que vous.

Dante lui sourie à son tour, ses préjugés sur les elfes venaient de disparaitre :

"- Mais c'est moi qui suis honoré de votre présence, je n'ose imaginer à quel point ce voyage serait moribond et ennuyeux si il n'était pas éclairé par une si ravissante femme. Je suis également très heureux de voyager avec une personne aussi chaleureuse que vous !"

Elenie baissa les yeux un instant, la main sur la blessure, sur un pic de douleur. Elle releva alors la tête, puis écarta une de ses mèches de cheveux blanc qui venait l'embêter avec le vent.

-Tout cela, je le sais...je savais très bien que si je mourrais, cette mort serait inutile et stupide. C'est pourquoi j'ai survécu. Cette vie, je m'y attache, je l'aime et la chérie, et je veux aussi la rendre plus passionnante, bien que cela soit risqué. Mais, n'ayez crainte, Alonis, pour vous, je ne mourrais pas, dit elle en finissant sur un petit sourire.

Eïnélia sourit en réponse au Tiléen, ses joues rougissant légèrement.

-Merci de vos compliments, bien qu'ils soient peut-être un peu trop démesurés.

Alonis senti un très léger sourire en coin lui monter au visage.
-Ne me faites pas trop de soucis Elénie, je vous en serais très reconnaissant. Sur ce...
Il commença à se diriger vers la soute et passa juste derrière Dante, lui murmurant à l'oreille si bas que lui seul pouvait l'entendre.
-Ne me donnez pas non plus de raisons de me soucier des désirs déplacés d'un enfant...
Sans laisser rien paraitre il descendit dans la soute s'occuper de son coursier et lui tenir un peu compagnie en ce long et morne voyage.

Dante réprima le sourire que lui faisait exprimer la remarque de l'elfe ; qu'importe ce qu'il pouvait dire, il n'allait pas se soumettre à la volonté de cet être méprisant et méprisable, si il avait un quelconque problème avec cette relation, il devait régler aux armes, du moins, c'est que les tiléens faisaient entre eux. Il se contenta de sourire de gêne à l'elfe et de lui répondre :

"- Excusez moi si je m'emporte trop dans mes compliments, je suis plus doué à l'art de la guerre qu'à l'art de la plume, je n'ai point souvent l'occasion de m'exprimer à une dame, aussi, j'ai tendance à en faire trop."

-Vous êtes tout pardonné, et après tout vous avez bien un proverbe qui dit, mieux vaut trop que pas assez, non ? Mais je m'égare. Parler avec vous a été très plaisant, mais je ne voudrais pas abuser de votre temps, je suis sur que vous devez encore récupérer de la bataille.

La remarque raviva la douleur aux côtes du Tiléen, il fallait qu'il se soigne.

"- Maintenant que vous en parlez, il est vrai que je ne me suis pas totalement remis du combat d'hier, je crois que... je vais allez me reposer..."

-Si vous avez mal je peux vous aider à faire passer la douleur.

Devant le regard suspicieux du Tiléen, Eïnélia s'expliqua un peu mieux.

-Je connais les techniques de soins, et également quelques massages, donc si vous avez mal je peux vous soulager.

"- C'est très gentil de votre part, je pense qu'un massage me ferait le plus grand bien, sans vouloir abuser de votre bonté."

-Si cela me gênais je ne vous l'aurais pas proposer. Où souhaitez-vous vous installer ?

"- J'aurais pensé aller à ma cabine, pour ne déranger personne... Suivez-moi."

Dante se dirigea alors vers sa cabine, suivi par l'elfe. Arrivé à sa chambre, l'homme remarqua alors à quel point celle-ci était étroite pour deux personnes, se retournant vers l'elfe, il lui dit :

"- Excusez moi de la petitesse des lieux, j'espère que çà ne vous gène pas."

Eïnélia suivit Dante jusqu'à sa cabine. C'est vrai que si elles étaient correct pour une personne, deux ça commençaient à faire un poil trop.

-Ne vous en faites pas, la promiscuité ne me gêne pas. Bon allongez-vous sur votre paillasse, et dites moi où vous avez mal.

Dante s'exécuta, retirant par la même occasion le haut de sa tunique, dévoilant son torse musclé ainsi qu'une marque bleue au niveau des côtes.

"- Un mutant m'a chargé tête baissée pour me projeter quelques mètres plus loin, je ne pense pas que les côtes soient cassées. Je croyais que çà allait passer mais çà n'en finit pas de me faire mal depuis hier."

Eïnélia palpa délicatement la zone bleu. En effet, elle ne sentait pas de côté cassée. Elle ne s'y connaissait pas assez en médecine pour savoir précisément ce qu'il avait mais ça n'avait l'air d'être qu'une blessure temporaire, avec du repos ça passerait.

-Je ne peux que vous conseiller beaucoup de repos, vos os ne sont pas cassé mais ça peut mettre du temps à se rétablir. Éviter de trop bouger et ça devrait se guérir tout seul. Tournez-vous s'il-vous-plait.

Dante s'exécuta et se mit sur le ventre. Eïnélia fit glisser ses mains sur son dos, massant délicatement les épaules, le cou, les flancs et le dos dans son ensemble. Ses mains agiles allaient et venaient sur la peau du Tiléen, tantôt doucement tantôt plus appuyé.

-Vous appréciez ?

Les doigts de l'elfe allaient et venaient sur la peau mâte du Tiléen avec la grâce et la délicatesse particulière des elfes. Les muscles de l'homme commencèrent à se détendre, ses nerfs se relâchaient, une sensation de calme et de bien-être commençait à monter chez Dante.

"- Où est ce que vous avez appris à masser comme çà ? Dit-il doucement. Vos doigts semblent animés d'une grâce et d'une douceur... C'est merveilleux..."

Eïnélia gloussa légèrement.

-Disons que c'est un talent naturel, ravie que vous trouviez cela agréable.

Elle continua à faire courir ses doigts sur le corps du Tiléen, le sentant de plus en plus décontracté sous ses caresses.
Au bout d'une dizaine de minutes elle arrêta et se releva.

-Essayez de dormir maintenant, c'est ce qu'il vous faut.

Elle quitta la chambre et remonta sur le pont, pour aller profiter de l'air marin et se reposer elle aussi.
Son faucon vint se poser sur son épaule protégé dès qu'elle sortit à l'air libre et elle lui caressa délicatement la tête.
Elle trouva un endroit du pont désert, y déplia sa couverture et s'allongea dessus.

Le massage de l'elfe avait fait son effet, aussitôt après son départ, Dante s'endormit profondément pour ne se réveiller que le lendemain matin...

Une semaine et demi durant, le Destrier Royal avait vogué le long des cotes du vieux monde. La mer tantôt d'huile, tantôt déchainée n'avait causé aucun ennui. Le Destrier Royal naviguait actuellement au niveau des Roches des fous, au sud de la Tillé et s'apprêtait à prendre le large en direction de sa destination finale: la métropole de Zandri.

La journée était belle, ensoleillée, avec un bon vent de poupe et une mer calme. L'idéal pour navigué. Sur le coup de 15 heures, des voiles noirs apparurent à l'horizon. C'est alors que qu'une effervescence gagna tout l'équipage. Les pirates étaient droit devant, contre le vent, leur navire était assez imposant qui plus est. Les semer ne serait ps trop difficile, il faudrait juste trouver un moyen de les contourner plus tard. Alors que le bateau était en pleine manœuvre, un second navire pirate arriva par derrière cette fois ci, bénéficiant e la pleine puissance du vent. Le destrier était encercler. ce deuième navire était beaucoup plus petit et donc rapide. Pire, il était probablement mieux armés que le simple navire de commerce bretonien.

Le capitaine Sartosie tint à ses marins ce discours qu'il affectionnait tant dans ce genre de situation: "Le Destier Royal, tu l'aimes ou tu le quittes!". Mais malgré tous les efforts de l'équipage, en un quart d'heure, un des navire pirate, le plus petit, avait rattrapé de bateau de commerce, toute bordée de cannons dehors. Les corsaires qu'il abritait commencèrent à se déverser sur le pont du Destrier Royal en masse. Ils étaient armés pour la plupart de simples sabres d'abordage, d'autres possédaient en plus des pistolets à poudre. les matelots du destrier, eux, n'avait que quelques armes de fortune. Seul Firron, le second, maniai une solide épée d'acier couplé à une targe de fer.

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[15h 15]

Gerhart s'était réveillé au début de la poursuite, lui qui dormait si bien et si tranquillement dans le fond de la chaloupe du bateau. Il avait rapidement rejoint le pont principal, au niveau de la barre pour entamer le combat. Il incanta une boule de feu qu'il projeta sur un assaillant armé d'un pistolet. Il ne s'arreta pas pour voir le résulta et observa le second navire, le gros. Il serait bientôt sur eux, Gerhart doutai même de leur simple chance de se dégager du petit avant l'arrivé de l'autre. L'expédition était sérieusement menacée.
La boule de feu, elle, vint frapper la besace de poudre noire qui pendait sur le flanc du pirate. Cela provoqua une petite explosion qui pulvérisa le pauvre homme et blessa son voisin aux yeux.

Follen avait décider de dormir pendant la course poursuite mais dès qu'il entendit les hurlements des corsaires sur le pont il se réveilla, il s'équipa en quel que minutes, cacha sa tête dans sa capuche, puis dégaina son épée et son hachoir .Il monta les marches pour aller sur le pont puis vit une boule de feux bruler l'un des brigands, la bataille venait de commencer.

Il esquiva un coup de hache que l'un des attaquants essaya de lui faire tâter, le petit frère fit une esquive sur la gauche et blessa le pirate au bras d'un coup d'épée dans le coude .L'assaillant hurla en lâchant son arme tous de suite seconder par un autre de ses confrères.