Du temps de la domination impériale, c'était une gigantesque cité bruissante de vie, occupée à gérer toute l'administration du sous-secteur. Des millions d'ouvriers travaillaient jour et nuit tandis qu'autant de fonctionnaires faisaient tourner l'immense machine bureaucratique.
Mais aujourd'hui la ruche n'est plus que l'ombre d'elle-même. Dix ans à soutenir l'effort de guerre et l'occupation qui en a suivis ont décimé la population, qui est passé de deux milliards d'habitants à moins de huit cents millions.
Outre les victimes de la guerre, dont le chiffre indéterminé est estimé à un milliard, l'occupation lincianne qui a suivie fut particulièrement violente dans la sous-ruche.
Les labyrinthes de ruelles qui constituaient celle-ci servent de repaire aux différents résistants armés pro-impériaux, menant à d'inévitables affrontements entre eux, les lincians, et les anciens gangs de la zone.
Ajoutez à cela la chasse aux résistants qui a longtemps fait trembler la spire et la haute-ruche et a fait chuter de nombreux nobles, parfois important actionnaires dont la disparition entraînait la fermeture d'usines et le chômage de plusieurs dizaines de milliers d'ouvriers.
Tous ces événements ont également provoqués le départ des instances d'occupation pour la planète Adrantis, dans le but d'éviter les troubles de la rébellion. A partir du moment où Sibbelus n'était plus la capitale du sous-secteur et que la noblesse privilégiée des occupants l'avait désertés, tout intérêt s'évanouissait et la ruche entamait sa lente agonie, rongée de conflits stériles que les lincians surveillent comme l'agonie d'un ennemie dont on redoute les derniers soubresauts.