La Spire

Luuçaliia remarqua que la femme semblait contente et elle ne put que s'en réjouir. Elle but une gorgée d'amasec avant de répondre.

-Dans ce cas nous avons un point commun, je ne suis moi-même là que depuis peu de temps. Je suis sure que nous pourrons mutuellement nous aider dans cette nouvelle société.

-Mais je l'espère bien, vous m'êtes très sympathique!

Vas y, brosse la dans le sens du poil, elle va bientôt cracher le morceau!

-Et vous faites quoi ici sans vouloir paraitre indiscrète?

-Je cherche à me faire de l'argent, à proposer mes services, à trouver des alliés et à devenir plus puissante. Mais ça c'est à long terme, pour l'instant je ne cherche que quelques connaissances sympathiques avec qui partager des petits moments de bonheur.

Luuçaliia prit une posture plus favorable à faire ressortir sa beauté naturelle, l'air de rien.

Anri remarqua le petit jeu de mouvement de Luuçaliia. Il y a un code! pensa t elle... Au delà de ça, cette fille était pas mal du tout, physiquement parlant... Elle pourrait envisager de lui soutirer des informations de manière plus... subversive...

-Des connaissances sympathiques? Vous venez d'en trouver une miaou! Moi je ne cherche qu'un moyen de rejoindre l'espace, cette planète devient de moins en moins fréquentable...

Livia étudiait depuis quelques heures des ouvrages sur la société Linciane qu'elle avait trouvé en cherchant dans les bibliothèques de la spire. Elle s'était installée dans la suite de son nouvel hôtel et tentait désormais de retenir un maximum de citations, de coutumes ou de préceptes Lincians tout en sautant les passages les moins recommandables de ces œuvres. Elle soupira à l'idée de tout ce qu'elle devrait apprendre mais elle devait parfaitement connaitre la nouvelle société si elle souhaitait trouver un moyen de s'en échapper les contacts avec l'Impérium, les modalités pour réquisitionner un vaisseau, les possibilités de faire venir un transport depuis l'extérieur de l'espace. Les organisations et leurs faiblesses, les possibilités de corruption... elle devait tout savoir, même si cela lui prendrait des semaines. Parmi toutes les données qu'elle avait déjà enregistrée, elle avait noté particulièrement une soirée devant avoir lieu dans la nuit qui avait laissé quelques rumeurs sur le réseau informatif. Un groupe fondé par les Aria avant la purge de la famille semblait avoir prit contact avec diverses institutions Lincianes et comptait profiter de cette occasion pour tenter de négocier quelques privilèges. Livia n'avait que peu de contacts mais elle pouvait prétendre que son navire se trouvait toujours en espace impérial et pourrait fournir diverses marchandises à Lincia en échange de sa possibilité de mouiller aux docks le temps qu'elle rembarque. Il était peu probable qu'elle puisse récupérer une telle faveur dès le premier jour mais peut être pourrait elle rendre quelques services pour gagner la confiance de ses ennemis et les forcer à la laisser partir.
Alors qu'elle allait aborder un nouveau chapitre elle reçu une communication de la part de Dinor, son sniper et accessoirement le seul hormis elle capable de collecter des informations sans se faire repérer comme Attelus ou Ravion ou tuer une trentaine de personnes comme le ferait Zuriel.
-Allume la télévision, dit il, il y a une nouveauté dans l'affaire de la passation de pouvoir qui passe sur toutes les chaines.
a libre marchande activa l'écran plat de sa suite et en un instant la pièce fut remplie de la voix de l'ancien gouverneur impérial.
-...ez qu'il vous faut mieux mourir sous le dominion de l'Empereur que d'accepter cette nouvelle tyrannie qui s'abat! Acceptez votre mort peuple de gydéa!
Dès que le gouverneur eut finit son discours, ses forces de FDPs se mirent à faire feu sur la foule, déclenchant une belle panique. Des images de la réception de la veille furent à leur tour projetées et au cri de "Gydéa libre" des hommes en uniformes de FDPs se mirent à moissonner les rangs de la noblesse. Alors que ces images étaient diffusées, une commentatrice à la voix suave mais atterrée décrivait les événements comme une décision des dernières forces impériales de détruire ce qui restait de Gydea plutôt que de la laisser échapper aux redoutables "griffes" de l'Impérium. Elle expliqua ensuite comment les forces de Lincia, décidées au début à laisser les gydeans régler par eux même la passation de pouvoir étaient intervenues en exécutant le gouverneur impérial, en réprimant l'attentat contre la noblesse par l'envoi de deux agents qui furent montrés à l'écran dans la démonstration sanglante de leurs talents et l'exécution des FDPs qui avaient fait feu sur les civils avant de mettre sur le trône de gouverneur le patriarche Aria tout en l'entourant de conseillers et de se lancer dans une chasse de tous les "réaux terroristes pro impériaux". Le reportage passa alors sur les images d'un groupe de bios-guerriers attaquant un poste de garde, cadrant les plans afin de mettre en valeur le raffinement des soldats génétiquement améliorés et la frayeur qui parcourait les rangs de leurs ennemis.
Le reportage bascula enfin sur un être à la beauté irréelle, celui qu'elle avait vu à la réception, qui se mit à parler de la situation et de l'envie de Lincia de ne pas nuire à Gydea mais au contraire de lui offrir l'accès à de nouveaux délices et de la sortir de sa morne existence sans espoir. Livia se sentit une nouvelle fois fasciné par ses yeux intégralement noirs mais préféra éteindre l'écran avant de trop en entendre et en voir. Elle se reposa sur son fauteuil et se remit à siroter un verre de vin. Le mensonge était gros mais le montage avait été brillant et il y avait quelque chose d'envoutant dans chacune des voix qui avaient parlé et elle ressentait une légère répugnance à l'égard des "impériaux" qu'elle avait vu. La bobine avait dû être chargée psychiquement. Elle risquait ainsi de bien mieux passer auprès de la population... il y aurait des démentis de la part de ceux qui avaient assisté à la cérémonie mais cette émission ne serait en tout cas pas bonne pour les affaires impériales locales...

Luuçaliia sourit légèrement quand la femme répéta un miaou. Pas qu'elle se payait sa tête, elle trouvait ça plutôt attachant mais ça la faisait tout de même sourire.

-Je vous accorde ce point, moi-même quitterais rapidement cette planète si je n'étais pas obligés d'y rester pour des affaires très importantes. Mais je pourrais éventuellement vous aider à vous faire quitter la planète. Pas gratuitement j'en ai peur, mais vous pourriez me rendre quelques services pour que je vous arrange ça.

Tiens, finalement cette jeune femme pourrait se révéler beaucoup plus utile que quelques moments de plaisirs.

Anri remarqua le léger sourire qui se dessinait sur les lèvres de la fille. Soit c'était un autre code, soit elle était totalement certaine de maitriser la situation. Dans les deux cas, cela ne faisait que conforter la tueuse dans son délire paranoïaquo-absurde.

-Rendre des services? Comme quoi? Anri n'est pas ce vraiment douée pour quoi que ce soit vous savez... A part trancher, Anri sait trancher...

Voilà, dans la poche! Elle a craqué! Elle va me donner ce que je demande! J'aurais qu'a faire un petit travail et le tour sera jouer! Mouah ah ah ah ah ah, tu es la meilleure ma fille!

Trancher ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Elle était une guerrière ? Elle n'en avait pas l'air mais après tout Luuçaliia avait appris à jouer avec les apparences et donc à s'en méfier.

-Trancher ? Je ne comprend pas très bien où vous voulez en venir ? Vous êtes quoi au juste ?

Le visage jusque là enjoué d'Anri se figea en un instant. Elle avait dit quelque chose qu'elle n'aurait pas du dire... Elle avait même dévoilé son vrai nom, heureusement que Luuçaliia n'avait rien remarqua ou du moins n'en avait pas parler... La pauvre, elle avait jusque là fait un effort immense pour jouer son rôle tout gâcher comme ça était pathétique...

-Ah...euh...et bien...c'est à dire que... Oui c'est ça! Je suis boucher... je me procure de la viande sur des mondes exotiques, je la découpe et je a revend à de riches marchand... Je suis dans Gydea pour affaire...

Pfiou... Heureusement qu'elle ne sait pas que je suis une tueuse sanguinaire,paranoïaque, psychopathe, cyclothymique, lunatique et j'en passe avait elle pesée...et dit tout haut aussi, sans même s'en être rendu compte...

Luuçaliia ne crut pas un instant au mensonge de la femme qui parlait de boucher. Elle mentait elle même en permanence on ne la piégeait pas aussi facilement.
Puis ce fut confirmé par les paroles surement non voulues qui s'échappèrent de sa bouche. Ainsi donc elle était une tueuse, très intéressant. Finalement elle serait beaucoup plus utile qu'un simple câlin. Même si celui-ci était toujours au programme. Bon elle semblait avoir quelques défauts d'ordres mental mais ça passerait facilement.

-Vous savez que vous venez de parler à voix haute ? Quoiqu'il en soit je suis sur que nous allons bien nous entendre, il se pourrait que j'ai justement quelques services qui nécessitent vos talents.

Le visage d'Anri passa par une longue liste d'expressions toutes plus alarmées les unes que les autres. Elle ne réfléchissait plus, elle ne pensait plus, (mais a t elle pensé un jour?) sa tète était vide. Elle, une tueuse censée être discrète avait dévoilé comme ça son identité a une inconnue, elle était la honte de la profession! Elle commença à sangloter, assez bas pour ne pas alerter les simples passants.

-Je veux mourir! Dit elle à Luuçaliia. Je ferais ce que vous voulez, absolument tout mais par pitié, ne dites à personne ce que je viens de vous dire!

Luuçaliia fut surprise en voyant la tueuse se mettre à sangloter, elle ne s'attendait pas à un tel comportement de ce qui semblait être une machine à tuer impitoyable.

-Ne vous inquiétez pas, je ne vous dévoilerais pas. Et je peux même vous offrir un travail, qu'en dites-vous ?

Anri attrapa avec une vitesse surprenante les deux main de sa nouvelle amie. Elle la regarda, suppliante et l'œil encore humide.

-Vous feriez vraiment ça pour Anri?

Luuçaliia se surprit presque à s'attendrir devant le spectacle pitoyable que représentait cette tueuse désespérée, à court de solutions.

-Bien sur, en partie parce que le métier que je vous propose servira directement mes intérêts. Mais ce n'est pas l'endroit le plus adapté pour parler de ceci, que diriez-vous de venir en parler plus en détail dans ma suite ?

Alors que la provocatrice proposait à la tueuse en sanglots de venir dans sa suite , quelqu'un les observaient de ses yeux bleus. Maev était tranquillement assise dans un coin de la rue , le dos contre un muret. La jeune femme détonnait assez bien dans ses habits , comparé aux tenues des nobles du coin. La capuche rabaissée sur son visage, personne ne voyait ce qu'elle regardait. Sa planche anti-grav était attachée dans son dos , prêt à servir. Tout en mâchant son chewing-gum et écoutant sa musique , Maev réfléchissait à son plan d'action. Son père lui avait transmit un nouveau contrat : Un jeune noble , particulièrement humilié par une femme , voulait obtenir sa revanche et retrouver un semblant de dignité. C'était secondaire , Maev avait besoin d'infos sur sa cible. Elle connaissait l'adresse : Un hôtel luxueux à quelques rues d'ici. La cible était seule , jusqu'à sa rencontre avec une asiatique et ne semblait pas particulièrement dangereuse. Une infiltration par une fenêtre ferait largement l'affaire... mais après ?
Maev hésitait entre le poison ou la lame , voir une balle dans la jolie tête de sa cible. Le premier était lent et pouvait être contrer , le troisième trop bruyant et sale. Le couteau était toujours la meilleure solution : Rapide et propre. Tout en pensant à sa Maev sentait les couteaux dissimulés dans son jean et ses bracelets spéciaux.... Cette mission allait être vraiment facile.

Maev se releva lentement , presque avec paresse. D'un geste nonchalant elle défit l'attache de sa planche et la défit , avant de monter dessus et se diriger vers l'hôtel à toutes vitesses.

Anri se contenta de hocher la tète suite à la proposition de Luuçaliia. Elle n'avait plus de réel volonté, son faible esprit était anéanti. Une fois la note payée, les deux jeunes femmes se levèrent, Luuçalia mena Anri là où elle le souhaitait, la tueuse se contentant de suivre le mouvement...

Luuçaliia savait reconnaître une personne brisée quand elle en voyait une, et celle qui se tenait en face d'elle n'était plus qu'une coquille vide de toute envie. Elle s'en remettrait bien, mais il allait falloir attendre cela avant d'envisager traiter avec elle.

Elle la mena donc vers son hôtel, puis dans sa suite. Là elle invita la tueuse à s'asseoir confortablement sur l'un des canapés dans la pièce avant de prétendre aller chercher quelques rafraichissements. Elle rentra dans sa chambre, sortit le pistolet bolter d'où il était rangé, mieux valait être prudent, et changea également de tenue. Elle mit une mini-jupe mauve avec un débardeur ultra moulant blanc au décolleté impressionnant et laissant tout le ventre découvert.

Elle revint dans le salon avec deux verres et une bouteille d'amasec dans la main droite, le holster du pistolet bolter dans la main gauche, caché derrière son dos et qu'elle déposa derrière un coussin discrètement, de toute façon dans son état la tueuse n'aurait pas remarqué grand chose. Elle déposa alors les verres sur la table, les remplit et entendit un à l'assassine.

Anri se laissa mollement tombé dans le fauteuil. Elle déposa à ses pieds le sac de sport qui contenait sa tenue habituelle et son sabre. Les trimbaler pouvait être très contraignant par moment mais elle savait qu'elle pouvait avoir besoin de ce genre d'outils à n'importe quel moment. Même dans son état de confusion mentale actuel, elle pensait toujours aux choses importantes. Elle balaya du regard ses environs à la recherche d'un quelconque piège, d'une caméra ou d'une autre joyeuseté du genre avant de retourner à sa profonde "méditation".

Elle ne se sentait pas bien, elle le savait, elle aurait aimé que Minos soit avec elle à cet instant précis, qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la réconforte... Pensé à lui ne faisait qu'alourdir le désarroi d'Anri. Elle devait trouver un moyen de se calmer, de se changer les idées, sa dépression risquait de porter atteinte à la qualité de son travail.

Luuçaliia revint dans une tenue des plus suggestive pile au moment où Anri avait besoin de ce réconfort. cette femme pourrait être utile, de plusieurs façon pensa la tueuse. Elle accepta le verre qu'elle lui tendait et le vida d'un seul coup. Anri avait toujours eut une grande résistance à l'alcool, elle ne craignait pas de s'émécher un peu.

-Je vous remercie de vous occuper de moi, j'ai vraiment besoin de réconfort... je suis une assassin qui ne sait même pas garder un secret comme ça, Je dois vous paraitre pathétique hein?

-Pathétique, non, juste un peu distraite.

Luuçaliia prit également son verre et vint s'asseoir juste à côté de l'assassine, les jambes repliés sous elle.

-Vous avez besoin d'un peu de remontant c'est tout. Beaucoup de personnes sont très perturbée avec ce qu'il se passe en ce moment et c'est tout à fait normale. Peut-être que quelques temps de détentes vous feraient le plus grand bien, vous ne croyez pas ?

La voix de Luuçaliia était envoutante, excitante, une véritable invitation à elle toute seule. Et le regard qu'elle montrait à l'assassine était lui aussi sans équivoque.

Anri sentait le souffle de Luuçalia sur son visage, elle avait envie de cette femme depuis qu'elle était apparue devant elle dans sa nouvelle tenue et visiblement, c'était réciproque. Elle garda son air naïf habituel, y ajouta une pointe de désespoir et un zeste de charme avant de répondre:

-Et comment pourrais-je me détendre? Vous pourriez m'aidez à le faire?

Hum, apparemment l'assassine avait parfaitement compris où Luuçaliia voulait en venir, et elle se faisait désirer.
Luuçaliia n'en pouvait plus, la chaleur se répandait dans son bas-ventre, enflammant ses entrailles et lui montant à la tête. Elle répondit alors, sur une voix bien plus excitée qu'elle ne l'aurais voulue.

-Et bien, laisse-toi faire et je te promets que tu seras détendue.

Luuçaliia approcha son visage de celui de l'assassine et l'embrassa, savourant le goût des lèvres d'Anri, la sensation que lui procurait cette intimité.

Maev pesta en regardant la façade de l'hotel. Celui-ci était situé à un croisement de plusieurs grandes artères de la ruche. Si jamais Maev s'amusait à escalader jusqu'au dixième étage , tout le monde la verrait , et la adieu la discrétion. Maugréant encore et encore , remettant en doute la pureté des mères des architectes du coin , Maev resta immobile pendant quelques minutes dans la rue. Si seulement elle n'avait pas oubliée sa combinaison ou son fusil d'assaut ! Les deux se trouvaient chez son père , dans le manoir..... La jeune fille entendait déjà les reproches :

" Tu a encore sous-estimer la mission , tu est encore trop gamine , immature. "

Maev sourit rien qu'a entendre la voix de son père , finalement elle avait peut être un idée. Brandissant sa carte d'identité elle alla à l'accueil de l'hôtel et demanda à l'hôtesse le numéro de chambre de Luuçaliia , qu'elle présenta comme une vieille amie à elle. Malgré la tenue pour le moins.....étrange pour une jeune noble , l'hôtesse donna le numéro à Maev , jugeant que la propreté de ses vêtements , celle de ses dents et son langage poli suffisait...
Maev se dirigea vers l'ascenseur en mâchant son chewing-gum et en écoutant la musique de son casque. Tuer c'est bien , tuer en musique c'est mieux. Quand y'a du sang on atteint le top du top. La jeun femme arriva au dixième étage et appuya sur la sonnerie devant la suite de sa cible. Tout en sifflotant légèrement elle ouvrit son pull et remonta légèrement ses manches.

Zuriel se trouvait dans un petit appartement qu'il avait trouvé non loin de l'hôtel de Luuçaliia. Il avait rapidement découvert qu'elle ne semblait pas vouloir pour le moment s'installer au manoir mais garder sa suite indépendante et il avait donc tout naturellement trouvé un logement non loin. Une délicieuse odeur de sang lui montait aux narines et c'est avec une joie non dissimulée qu'il planta une nouvelle dague dans le corps de l'ancien propriétaire de sa planque. Il avait trouvé ce bourgeois en quittant l'hôtel après avoir installé quelques mouchards dans la chambre de la provocatrice alors qu'il clamait la bonté du nouveau système et incantait des blasphèmes. Il était resté un moment à l'observer et quand il était rentré chez lui, juste à coté, il l'avait suivit pour lui montrer ce qui arrivait aux ennemis de l'empereur.

Maintenant l'homme, ou plutôt le tronc qu'il en restait gémissait comme un beau diable alors que son dernier bras n'était plus relié au reste de son corps que par quelques tendons. Ses autres appendices étaient dispersés un peu partout dans la salle de bain, rouge du sang répandu. Il allait s'atteler au dépeçage de ce qu'il restait de l'homme lorsqu'une vibration dans sa poche lui enseigna que sa cible était rentré chez elle. Il ouvrit donc la gorge de son hôte, pas assez pour le tuer, suffisamment pour le laisser lutter pour la moindre goulée d'air jusqu'à sa mort, avant de se diriger vers le salon où il s'assit sur un fauteuil après avoir essuyé un peu du sang qui maculait sa combinaison. Il saisit la plaque de donnée sur laquelle s'affichaient les images de ses mouchards. Il vit la provocatrice ainsi qu'une autre femme discuter. Luuçaliia s'absenta un moment dans sa chambre et il bascula sur la caméra locale pour avoir le plaisir de la voir se changer. Une petite visite ne lui ferait pas de mal, l'assassin y repenserait dans la semaine. Il allait couper les images lorsqu'elle revint et se mit à allumer l'inconnue, il n'aimait pas voir d'œuvre pornographique si il ne pouvait pas se charger rapidement de l'une ou l'autre des actrices. Cependant à la seconde où il allait couper la liaison un mot retint son attention:
"... je suis une assassin qui ne sait même pas garder un secret comme ça..."

Un assassin. Elle avait recruté un assassin pour se débarrasser de lui. Prévisible mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle le fasse si tôt. Cependant elles étaient sans défense pour le moment, insouciantes et désarmées. Il allait leur rendre une petite visite et réduire leurs corps en pièces, les dépecer et boire leur sang, offrir leurs chairs et leurs vies à l'Empereur. Oui c'était un bon plan. En plus les deux étaient jolies, il lui suffirait de leurs couper leurs tendons avant de s'amuser avec leurs corps, longtemps, oui longtemps!

Mais il n'était pas exactement présentable, dégoulinant comme il était. Il se dirigea vers la salle de bain toujours vermeille où il prit une douche tout habillé, chassant le sang de sa combinaison qui de toute manière était imperméable avant de se sécher du mieux qu'il put et de s'entourer d'un long manteau noir qui avait appartenu a l'ancien propriétaire et récupéra les clés qui s'y trouvait. Il quitta ensuite l'appartement, refermant la porte derrière lui, et se dirigea à grand pas vers l'hôtel. Il ne se présenta pas à l'hôtesse et monta directement au onzième étage où il fractura une porte avant de pénétrer dans la suite exactement au dessus de celle de Luuçaliia. Sans se soucier de la réaction des occupants il se dirigea droit vers le balcon où il fixa le grappin accroché à son poignet. Juste avant de sauter il lança une dague droit entre les yeux du noble qui se dirigeait vers l'interphone. Puis il s'élança dans le vide.

Il atterrit en roulé boulé dans la suite de la provocatrice, se relevant en un instant et prenant en main une demi douzaines de dagues de lancer avant de faire le tour de la pièce d'un regard.
-Alors, on essaye de me tuer?

Spoiler:

C'est à ce moment qu'un malotrus entra en brisant la fenêtre. Luuçaliia réagit rapidement en roulant sur le sol, et en attrapant le pistolet bolter qu'elle pointa sur le nouveau venu.
Elle reconnut Zuriel et, si elle ne se calma guère elle baissa au moins le pistolet bolter.

-Bon sang Zuriel, vous pourriez pas entrer comme tout le monde ? Et qu'est-ce que vous foutez ici d'abord ?

En disant ces mots Luuçaliia sentit le feu de désir dans son ventre rester intact, presque se raviver, tandis que les souvenirs de la nuit avec Zuriel revenait à son esprit. Elle se pinça la lèvre inférieure tandis qu'elle s'appliquait à chasser ces souvenirs.