Le village de Noirmoutier

Elenie resta quelques instants sur la branche d'arbre à rêvasser. Alonis se trompait, il y avait des paysages merveilleux devant elle, et non dangereux. Un véritable tableau de couleur se présentait à elle, avec devant des champs et des forêts, et au loin la mer. Un tableau...la peinture...pourquoi ne pas essayer un jour ?
Puis, elle se retourna, pour dire à l'elfe juste au dessus d'elle.

-Tout cela me rappel chez moi...mais d'où venez vous ? De Avelorn...ou peut-être de Chrace, je me trompe ?

[Extérieur du village, dans un chêne pas loin de la porte, 16h40]

Eïnélia eut un petit rire à la réflexion de l'elfe. Elle se pencha vers celle-ci.

-A vrai dire je pensais que vous aviez deviné vus votre réflexion sur vos ressemblances avec les elfes sylvains. J'en suis moi même une, je viens d'Athel Loren, notre forêt bénie.
Et je n'ai jamais mis les pieds à Ulthuan, n'en ayant jamais eu l'occasion.

Elenie resta quelques instants silencieuse, trois fois elle s'était trompée...et quand elle repensait à la remarque d'Alonis comme quoi confondre des personnes risquait de ne pas la faire vivre longtemps, elle répondit sur un ton paniqué :

-Pardon ! Je ne savais pas...c'est la troisième fois que je me trompe...excusez moi ! Vraiment ! Je ne voulais pas vous offensé, je vous le promets ! C'est la première fois que je vois une elfe des bois, j'avais juste entendu des histoires à propos d'eux...ne me tuez pas !

[Extérieur du village, dans un chêne pas loin de la porte, 16h40]

Eïnélia ne comprit pas du tout la panique de l'elfe, elle ne s'était pas montré menaçante pourtant.
Elle descendit de sa chambre pour venir s'asseoir juste à côté de l'elfe.

-Eh ! Du calme, je n'ai aucune raison de te faire mal, tu m'as prise pour un haut-elfe et alors ? Franchement je m'en fiche que tu me prenne pour un haut-elfe, maintenant tu le sais, c'est tout.

Elenie se sentait rassurée lorsqu'on lui répondit de ne pas s'inquiéter. Il ne fallait plus qu'elle se trompe, elle fait mauvaise impression comme cela, et elle risque sa peau si la personne est susceptible.

-Pardon de m'être emportée...mais la première fois que je me suis trompée, j'ai eut des menaces de mort au lieu de signaler juste que j'ai confondue.
Alors vous êtes une elfe sylvaine ? Vous avez beaucoup de similitude avec ceux d'Avelorn, enfin...moi, j'ai les cheveux blancs de naissance, c'est assez rare, bien qu'il semblerait que j'ai les mêmes goûts que vous.
Et pourquoi avez vous quitter...Athel Loren ?

[Extérieur du village, dans un chêne pas loin de la porte, 16h45]

-Certaines personnes s'emportent pour un rien, c'est bien connu, mais ce n'est pas pour ça qu'il faut se mettre dans tous ces états. Pour revenir à votre question... je ne sais pas trop pourquoi avoir quitté ma forêt. Le goût de l'aventure franchement, la peur de l'ennui aussi. Je n'ai jamais trop aimé rester longtemps à un endroit, je préfère largement les voyages.
Puis on peut apprendre plein de choses en voyageant et j'ai toujours admiré les quelques elfes sylvains qui avaient faits de grandes aventures, et qui nous les racontaient lorsque j'étais enfants. Je crois que j'aimerais bien être à leur place aussi.

Elenie était toute enchantée, elle avait trouvé quelqu'un qui était partit pour les mêmes raisons qu'elle. Cette occasion était inespérée.

-Moi aussi, je suis partie pour les mêmes raisons ! Nous avons beaucoup de points communs finalement, je suis sure que nous allons très bien nous entendre !

[Foret, 18h30]

Gerhart ne prononça pas un mot lors du retour. déjà parce que lui et son camarade mercenaire devaient se hâter et donc courir mais surtout parce qu'il avait en permanence dans la main de quoi lancer une petite boule de feu et l'incantation sur le bout des lèvres. Il était déçu, il aurait bien voulu manger du cerf ou su sanglier ce soir quoique de l'ours c'est pas mauvais non plus... Enfin bon, il se contenterait de la ration normale.
Derrière lui, chaque bruissement de branchage, chaque sifflement du vent dans les frondaisons, chaque chant d'oiseau pouvait être un elfe sylvain embusqué, il n'aimait pas ça. Mourir ainsi, pour... pour rien, c'était trop stupide, il avait encore des choses à accomplir!

Soudain, au détour d'un rocher, Crank et Gerhart tombèrent nez à nez avec un cavalier solitaire, elfique probablement vu ses équipements. Le mage voulut lancer son sort quand il reconnut les vêtements d'Alonis, un de leurs compagnons de voyage.

-Par tous les dieux vous m'avez fait une de ces peur! On est probablement poursuivis par des elfes, des elfes de la foret de surcroit. Je ne voudrait pas vous embêter avec ça mais pourriez vous au moins prendre cette demoiselle de votre race sur votre fière monture? On commence à se fatiguer mon compagnon et moi... Et vite s'il vous plait, on ne sais pas si ils sont proche ou loin de nous! Si vous ne voulez pas nous prêter assistance, on recommencera à courir... Je n'aime pas courir...

-Qu'es ce que vous faites avec cette elfe? demanda Alonis de sa voix si tranchante.

-Bon, c'est une longue histoire...

Gerhart respira à pleins poumons

-On nous a demandé d'aller coupé du bois pour l'hiver dans la foret. Comme on est pas idiots... moi en tout cas... on a cherché puis trouvé un sapin au tronc si sombre qu'il devait être mort, là on est tombés par le plus grand de hasards sur deux elfes sylvains assez jeune vu leur manque d'expérience. On en a assommé un, on a prit celle là au cas ou ils reviendraient, comme monnaie d'échange. Ensuite on a couru dans la foret pour échapper à d'hypothétiques poursuivants puis on est tombé sur vous! Bien, ça vous suffit? maintenant on se tire d'ici!

-Maintenant vous me donnez l'elfe puis vous vous tirez d'ici. Compris?

-Mais on n'avait pas d'autre intention, n'est pas messire barbare du nord? Tenez, nous on rentre, on va peut être même essayer de trouver du bois pré coupé ailleurs pour le refourguer aux paysans, qu'en pensez vous Crank?

Alonis descendit de sa monture et saisit l'elfe dans le coma. Alors que les deux autres fuyaient à toute jambe, il la fit asseoir contre un arbre et lui retira son bâillon et ses entraves en maudissant les idiots qui l'avaient ainsi ficelé. Il l'installa ensuite le plus confortablement possible sur sa monture avant de mener celle ci par la bride vers un endroit calme où elle devrait pouvoir reprendre ses esprits sans risque. Lors de sa précédente balade il avait remarqué une colline légèrement en dehors de la forêt d'où il pourrait surveiller d'éventuels nouveaux arrivants et la garder à l'ombre d'un grand chêne le temps qu'elle reprenne ses esprits.


[Tableau des mauvaises rencontres:
1-3: Rien ne se passe, vous avez amplement le temps de cueillir des champignons sur le chemin
4: Un mignon petit lapin et sa famille croisent votre chemin... Civet pour tout le monde ce soir!
5: Une moufette sauvage apparait! Attention à ne pas l'effrayer, sinon, vous aurez besoin d'un bon bain... ou même de plusieurs...
6: Un loup solitaire blessé vous fait fasse. Il a probablement été abandonné par sa meute et son état le rend agressif. Attention, ça mord.
7: Le sanglier est un animal particulièrement irritable. Si vous ne faites pas trop de bruits ça va, sinon, gare à sa charge.
8-9: Un ours... Gros méchant et de mauvaise humeur!
10: Cinq elfes sylvains en maraude... Heureusement, vous les avez vu avant qu'ils ne vous tuent. Vous pouvez parlementer, enfin essayer... ]

Arax, Inquisiteur a effectué 1 lancé(s) d'un Dé 10 :

1

[Chêne, 18h45]

Les deux elfettes avaient discuté pendant un moment, environ deux heures, avant de voir un cavalier elfe se diriger vers eux. Eïnélia reconnut bien vite celui de tout à l'heure et décida de se cacher dans les branches, en faisant signe à Elenie de taire sa présence. Elle voulait lui faire une petite surprise. Elle espérait toutefois que son parfum ne la démasquerait pas, il n'était pas l'idéal quand on voulait être discret et ce n'était de toute façons pas le but.

Tandis que son "compagnon" s'enfuyait à toutes jambes, Crank l'interpela.

"-Eh monsieur je sais tout, je voudrais mettre les choses au claire. Premièrement je ne suis pas plus un barbare que vous, et je ne suis pas un nordique non plus, je suis né dans l'Empire d'accord? Donc je vous serez gré d'arrêter de faire comme si je vous étais inférieur."
Sur ce, le mercenaire repris calmement la route.

Alonis avait trouvé un autre elfe inconscient sur le chemin, le front contusionné comme si il avait reçu un rude coup sur la tête. Il suspecta à nouveau les deux fuyards de tout à l'heure et poussa un soupir dont lui seul avait le secret.
Une nouvelle fois il hissa l'Asrai sur sa monture, chargea son équipement également puis se dirigea vers la lisière du bois. Il avisa le grand arbre qu'il avait déjà repéré et orienta sa monture dans sa direction, décidé à attendre le temps qu'il faudrait pour que ses deux protégés se réveillent à nouveau.

Eïnélia vit le haut elfe approcher avec son cheval, sur lequel trônait deux elfes sylvains apparemment inconscients. Elle attendit que le guerrier passe en dessous d'elle pour se suspendre à une des branches et se laisser tomber discrètement sur le sol, pour lui sauter dessus.

-Je veux bien mon bon sire mais sachez que je suis de noble extraction moi, je suis de plus le comte électeur légitime d'une province impériale dont le trône fut spolié par un sinistre imposteur. J'ai l'habitude de considérer comme étant inférieur à moi à peu prêt tout le monde.? Je m'en excuse, c'est une mauvaise habitude certes mais une habitude tout de même. Je tacherais de changer ceci à l'avenir mais je ne peux rien vous promettre.

Au terme d'une longue marche, les deux mercenaire arrivèrent enfin au village, bredouille. Le paysan n'était pas vraiment enclin à les payer mais au vu des blessure du barbare, concéda 10 couronnes aux deux hommes.

Alonis sentit une présence apparaitre derrière lui comme tombée depuis les cieux ou les branchages. Avant même qu'il n'ait pu réfléchir à quoi que ce soit, ses réflexes de guerrier fantôme se mirent en marche et il attrapa le bras de l'agresseur inconnu, le projeta par dessus son épaule et se jeta sur lui, lui maintenant les épaules au sol...

Le petit groupe descendit rapidement jusqu'au lit de la rivière où se trouvait un individu aux cheveux grisonnants, aux vêtements abimés et usés et à la barbe de trois jours. En voyant les nouveaux arrivants, il arrêta de faire grimper le tonneau sur l'autre rive et s'adressa à eux d'un ton hésitant:

"A... a... arrêtez! Neee..ee me faites pas... pas de mal! Vous êtes des bandits!"

La découverte de cet homme était pour le moins surprenante, sa réaction l'était encore plus.

"- Écoutez, on ne vous veut aucun mal, nous sommes des mercenaires chargés de vous retrouver, vous et votre marchandise. Dites moi ce qui c'est passé, et où sont les autres hommes qui vous accompagnaient ?"

Elenie regarda alors qui pouvait venir : Alonis. Que venait-il faire ici ? Elle regarda plus précisément la monture, et y vit comme deux sacs...avec des formes assez humaines...deux personnes couchées sur la monture. Il ne pouvait pas les avoir tué...non...Elle regarda ensuite l'elfe au dessus d'elle qui descendit de sa branche pour sauter sur Alonis. Lui répliqua en la mettant au sol. Elenie pensa alors qu'il allait la tuer...non, il ne fallait ! Il ne devait pas la tuer, c'était la seule personne avec qui elle partageait les mêmes goûts... Mais elle ne pouvait pas sauter depuis là où elle était, c'était un peu haut. Elle jeta un coup d'œil aux deux corps sur le cheval...et vit qu'il s'agissait d'elfes aussi, et vivant qui plus est. Elle eut un soupire de soulagement quant à cette découverte, et de penser que Alonis n'allait pas faire de mal à l'elfe sylvaine.

Cependant, elle commença à perde l'équilibre en essayant de regarder les deux elfes endormis...elle se rattrapa un peu difficilement pour se retrouver en position de cochon pendu, puis ses jambes glissèrent à nouveau de la branche, et s'accrocha de justesse à une branche en dessous, avant de tomber une bonne fois pour toute sur le sol.

[Chêne, 18h45, durée du post : environ 1h]

Eïnélia ne comprit pas tout. Elle sentit une poigne de fer attraper son bras, elle se sentit décoller du sol et s'écraser sur le dos puis l'elfe se jeta sur elle et lui plaqua les épaules au sol.

-Mais, ça va pas la tête ! Je voulais juste vous faire une surprise et vous me plaquez au sol violemment. La paranoïa ça se soigne vous savez !

Le cavalier relâcha sa prise dès qu'il reconnut l'elfe sylvaine qui se débattait. Il s'excusa rapidement d'un ton froid qui aurait pu passer pour un grognement de sanglier ou autre.
Eïnélia aida Elenie à se relever de sa chute avant d'interroger le haut-elfe sur les deux elfes sylvains. Celui-ci lui expliqua toute l'histoire ou du moins ce qu'il en avait compris et Eïnélia prit la décision de rester avec Alonis (à qui elle venait de demander son nom après s'être présenté), au moins jusqu'au réveil des elfes sylvains.

L'homme répondit sur un ton hésitant en se triturant les mains.

"Des hommes? Ho non... Le vieux françois est tout seul! Vous... vous me cherchiez? Peu de monde cherche le vieux françois..."

Un fou ! Il fallait qu'il tombe sur un fou ! Voilà qu'il n'allait point faciliter sa tâche. Après quelques instants, le Tiléen lui répondit :

"- Oui oui nous vous cherchions... Que faites vous avec ce tonneau ? Et où est passé le reste de la marchandise ?"